Catastrophe, la surprise qu’on a pas fini de découvrir
On se souvient d’une soirée de la bande de Catastrophe chez Madame Arthur, le cabaret de travestis de la rue des Martyrs. Sur la scène, des jeunes gens en toge délivrant une musique étrange. Dans la salle, une ambiance de société secrète. Ça changeait des terrasses à hipsters – on avait l’impression agréable d’être un siècle plus tôt au Cabaret Voltaire de Zurich. À la place d’Emmy Hennings et Hugo Ball, Blandine Rinkel et Pierre Jouan. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Le mystère reste entier. Ne tirant pas la couverture à eux, Jouan et Rinkel se cachent sous leur collectif. C’est donc sous le nom de Catastrophe qu’ils viennent de publier La Nuit est encore jeune, un essai politique et poétique qui invite à sortir du nihilisme ambiant. Un album suivra en janvier. On a pu l’écouter en avant-première : une rêverie naviguant entre la BO de Peau d’âne signée Legrand, un certain psychédélisme français 70’s (Brigitte Fontaine, Dashiell Hedayat), une fantaisie à la Sparks et des envolées limite Queen. Catastrophe : les nouveaux dadaïstes à prendre en filature le soir pour que vos nuits soient plus belles que vos jours.
La nuit est encore jeune, éditions Pauvert, 210 p., 18€
La nuit est encore jeune, à paraître en janvier chez Tricatel
LOUIS-HENRI DE LA ROCHEFOUCAULD
Paru dans Technikart #216, octobre 2017