Allô Nico, j’ai été agréablement surprise par ton nouveau film, Alien Crystal Palace, bravo !
Nicolas Ker : Il est bien, hein ? Tout le monde commence à croire que c’est un nanar avec la bande annonce. Il faut réagir super rapidement, ce n’est pas du tout un nanar ! Il est bien zarbi. Je voulais plus de burlesque mais Arielle a rechigné « Mais non, il ne faut pas que ce soit du déjà vu ». J’ai fait pleins de couillonneries, parce que je voulais vraiment le côté burlesque. On s’est battu. Il y a plusieurs histoires, Arielle en a écrit une, moi aussi…
Tu le décrirais comment ?
On voulait faire une sorte de triangle : du mélodrame à la Douglas Sirk, des visuels à la Dario Argento et du Lacanien à la Hitchcock. Au son, ça fait un peu Lynchéen, mais ce n’est pas du tout un nanar ! Il y a pleins d’histoires, et c’est au spectateur de choisir la sienne. J’ai toujours dit : on sous-estime l’intelligence du spectateur. Surtout maintenant avec l’internet, les gens se tirent la bourre, c’est une fixation sur les forums. Je pense qu’on peut vraiment agir selon des procédés narratifs assez complexes, parce que le spectateur n’est plus désarmé, il a tout un appareil critique. Mais ce n’est pas du tout un nanar !
Il sort quand ?
Si on le sort vraiment en mars comme ça, il va se traîner une réputation de film débile, mais ce n’est pas le cas ! On va essayer de le sortir le plus rapidement possible. Parce que tout le monde doute, en se disant « Où elle s’est paumée Arielle, c’est quoi ce caprice avec son rockeur fou ?! ». Et Asia est dans la tourmente, en plus ! Elle fait n’importe quoi, mais bon elle est comme ça. Puis je pense que le gamin a aussi fait des conneries, ils en ont tous fait ! C’est comme ça à Hollywood, il y a plein de thunes, donc tout le monde se bouffe la gueule. Mais à mon avis Asia elle est perchée, et le gamin aussi. C’est plus complexe que ça. Par contre, Harvey Weinstein était vraiment un prédateur ! Mais Asia elle est juste triste, comme le gamin. C’est compliqué.
Crédit photo : Nicolas Ker et Arielle Dombasle photographiés par Charlélie Marangé, pour Technikart février 2016.
Par Albane Chauvac Liao