Avec « Autopsie », l’ex-kid de France Inter, Mehdi Meklat, tente de nous vendre une histoire de rédemption et se pose en victime du… racisme. La gerbe.
En février 2017 « l’affaire » Mehdi Meklat éclate. Chroniqueur du Bondy Blog, Mehdi Thomas Maximilien Meklat, officie depuis 2009 sur France Inter, dans une émission de Pascale Clark. Avec son complice Badrou, il balance son insupportable catéchisme radiophonique de sa voix doucereuse.
Porte-parole de la banlieue et des damnés de la terre, il devient le chouchou des médias, publie deux bouquins, fait la couv’ du magazine du Monde, qui le décrit comme « l’enfant prodige devenu poète des ondes… ».
La gerbe
En 2017, tout s’écroule quand on lui met le nez dans les tweets qu’il publie depuis des années sous le pseudo de Marcelin Deschamps. Insultes, menaces de mort, propos antisémites, homophobes, racistes, misogynes… Le Kid était un gros troll. Florilège : « Faites entrer Hitler pour tuer les juifs.#César 2012 », « Ben Laden me manque », « L’islam c’est des arabes, c’est des voleurs », « Faudrait que Charlie Hebdo brûle plus souvent, j’ai gagné 4 followers »… Planqué derrière son écran, le « Kid » humilie Caroline Fourest, Léa Salamé ou Sophia Aram, dégueule sur Charlie Hebdo… La gerbe.
L’indignation est générale. Mehdi Meklat se retrouve alors crucifié par les médias qui lui avaient déroulé le tapis rouge, sauf Libé qui publie d’incroyables plaidoyers. Puis, il tire sa révérence et part avec son ami Badrou à Tokyo (c’est chic) pour écrire une pièce de théâtre et se remettre de ses émotions. Fin de l’histoire ? Non !
Tirer la chasse
Novembre 2018, c’est Meklat, le retour. Il a « écrit » un livre chez Grasset (éditeur de BHL et de Caroline Fourest), Autopsie. Pour 16 €, il se lance dans 155 pages de justifications foireuses (style c’est trop injuste), d’explications douteuses (c’est pas moi, c’est mon double). Et parle du seul sujet qui l’intéresse : son nombril ! Dans son storytelling, Meklat tente de nous vendre une histoire de rédemption. Sauf qu’il se pose en victime du… racisme. Il ne comprend pas l’ignominie de ses tweets et qu’il est surtout victime de sa haine, de sa rage et de sa mégalomanie. Tout ça pour une pathétique course aux « like » et aux followers. De plus, Meklat a la fâcheuse tendance de se prendre pour un écrivain.
Ce qui aurait dû tenir sur trois feuillets est devenu une logorrhée interminable, où Meklat livre ses pensées les plus profondes sur l’art (« Mektoub my love est un chef d’oeuvre »), la pauvreté ou l’amour. Et pour faire un peu arty, il viole la ponctuation et vire tous les points du livre. Résultat, Autopsie s’apparente à une diarrhée, où Meklat reproduit ses tweets, pleurniche, se répète à l’infini, se vautre dans sa fange. On pourrait simplement tirer la chasse, mais le plan média de Meklat est encore plus indigne. Sur le plateau de Quotidien, mais aussi dans les colonnes du JJD ou 20 minutes, Meklat balance des éléments de langage du troisième type. « Quand on s’appelle Mehdi aujourd’hui en France, il n’est pas facile de s’excuser ».
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De fait, c’est lui la victime, car sa mère est d’origine algérienne, car il est pauvre, car les gens sont racistes. Et pas un journaliste pour le contredire… Totalement à côté de la plaque, il ose des phrases définitives comme « Si ce livre pouvait dissuader ne serait-ce qu’un seul geek de se suicider socialement à coups de tweets, alors il n’aura pas été inutile. » Et assure qu’il va faire la tournée des collèges et lycées pour aider les jeunes à se servir des réseaux sociaux. Comme si Michel Fourniret se reconvertissait en conseiller conjugal ou Nordahl Lelandais en pédopsychiatre. On vit une époque formidable !
MARC GODIN