Dylan Jones, le rédacteur en chef du GQ UK, publie une bio de Bowie bourrée d’indiscrétions (l’auteur, qui a interviewé le chanteur une huitaine de fois, s’est servi de plus de 180 entretiens avec ses collaborateurs, rivaux ou amants). Portrait d’un Bowie intime.
Vous racontez avoir été chamboulé dans votre enfance par le passage de David Bowie à la BBC le 6 juillet 1972 pour y chanter « Ziggy Stardust ». Comment ces quelques minutes ont-elles bousculé votre jeunesse ?
Dylan Jones : Ma génération de jeunes ados influençables a été complètement chamboulée en découvrant David Bowie à la télé anglaise. Ce bref passage à l’émission « Top of the pops », où l’on découvrait son personnage androgyne de Ziggy Stardust, a influencé toute une génération de musiciens, d’artistes, de journalistes, de créateurs de mode, d’universitaires…
Le charme
Le père de David Bowie, Haywood Stenton Jones, mort juste avant les premiers succès de son fils, s’occupait des relations presse de l’ONG Barnardo’s. Quelles qualités a-t-il transmis à son fils ?
Le Charme, indubitablement !
David Bowie a eu une vie sexuelle hyper-active au début des années 1970. Comment la décririez-vous ? Bohémienne ? Un libertinage 70’s somme toute assez banal ? Ou celle de toute rockstar ?
C’était un mélange de tout ça. Mais après cette période d’expérimentations tous azimuts, il s’est considérablement calmé.
Vous ouvrez le livre en citant une de ses chansons de 1974, «Candidate». Que révèle-t-elle de Bowie, dont les paroles sont souvent cryptiques ?
Elle met en avant sa vanité innée : « I make it a thing, when I gazelle onstage to believe in myself / I make it a thing, to glance in window panes and look pleased with myself »…
White Duke
Les rumeurs sur son régime alimentaire du milieu des années 70 – disant qu’il se sustentait uniquement de lait, de poivrons et de cocaïne – étaient-elles exagérées ?
David Bowie n’a jamais été un gros mangeur. Mais pendant sa période « Thin White Duke », il s’est désintéressé complètement de la nourriture : d’où sa surconsommation de lait, et de coke…
Vous avez interviewé Bowie tout au long des années 80, 90 et 2000. Comment se comportait-il avec les journalistes ?
Avec moi comme avec l’ensemble de mes confrères, il a toujours fait en sorte que nous disposions du maximum d’infos. Il a toujours eu envie d’impressionner son monde !
Propos recueillis par Laurence Remila