L’INTERVIEW POLITIQUE DE BURGALAT
Député France insoumise de la Seine-Saint Denis, éternel second de Mélenchon, ancien trotskiste, talking-head préféré de BFMTV, prof’ d’histoire, compagnon de Raquel Garrido, fêtard… Autant de raisons d’envoyer le camarade Burgalat le retrouver en pleine manif’.
« On en a ras la casquette, on n’en peut plus ». Ce n’est pas Alexis Corbière qui parle, c’est le patron du Select, un des établissements les plus sympathiques de Paris (pas de musique, pas de snacking, pas de relooking), qui l’apostrophe : sa brasserie, intacte depuis qu’elle était fréquentée par Picasso et Scott Fitzgerald, se trouve en plein sur la radiale Montparnasse-Denfert, depuis novembre la salle se vide tous les samedis. Alexis Corbière rentre d’un meeting à Brest, on a fixé le rendez-vous près de la gare sans savoir qu’une manif allait passer par là.
« Votre voisin, à La Rotonde, il soutient les gilets jaunes », lui répond Raquel Garrido, qui vient de nous rejoindre. Quel fourbe celui-là, après toute la pub que lui a ramené Macron, en y fêtant intempestivement sa victoire dès le premier tour de la Présidentielle. À propos, on peut dire ce qu’on veut des vêtements sans manche fluo en question, qu’à force que rien ne soit plus comme avant tout continue en pire, les défenseurs du patrimoine pourraient les créditer du décapage du Fouquet’s, désormais brut de décoffrage, que son propriétaire avait saccagé il y a un bail. Mais pourquoi ne vont-ils jamais avenue Montaigne? Les Pinçon-Charlot avaient établi il y a longtemps («L’avenue Montaigne ou l’apogée de la griffe spatiale », dans Quartiers bourgeois quartiers d’affaires, Payot, 1992) que cette rue n’avait pas besoin de barrières, elle est suffisamment intimidante pour repousser les manants.
Je l’accompagne dans le cortège, très rouge-jaune comme aurait dit Daeninckx. Logistique cégétiste, personnel d’accueil LFI. Nous parlons de nos jeunesses respectives et je lui dis que, venant de l’autre bord, nous allions voir les meetings du MPPT (Mouvement Pour un Parti des Travailleurs), cette organisation dont les journaux ne parlaient jamais et qui remplissait des Zénith tels des H.F. Thiéfaine de la Quatrième Internationale : décorum « mytho » marxiste-léniniste et surtout, au micro, le grand manitou Pierre Lambert, tribun à l’éloquence d’avant-guerre, dont le but profond des manoeuvres et des noyautages nous échappait. Le député Séquano-Dionysien en a gardé le sens des rouages, mâtiné d’un appétit de la vie et d’une perception du réel plus proches de l’esprit de la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui faisait figure de boute-en-train festive en comparaison.
Nous revenons vers le Select, tels des éléphants du PS en veste d’ouvrier Hollington, quittant la première ligne après le photocall. Les effusions des retardataires, qui le croisent et le saluent, sont autant d’injonctions à garder la ligne. Comment peut-il douter du bien-fondé de son action? Chaque poignée de mains engage et oblige. Boulevard Raspail, une femme belle au regard doux et triste le remercie. On peut faire beaucoup avec ce mélange de bon coeur et d’incandescence, du grand ou du terrible. En quittant la table, après la rencontre, il demandera s’il faut payer les consos, c’est assez rare pour être souligné.
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Bertrand Burgalat : Ça va, pas trop secoué par la conférence de presse du Président Macron, cette belle voix avec plein de réverbe pour faire discours de Bayeux?
Alexis Corbière : Il s’est pris pour le Général mais on a surtout entendu des généralités. La mise en scène était gaullienne mais le discours dans la forme était creux, boursouflé et à rebours des attentes populaires sur le fond. Selon moi, il fait une bêtise. Sa communication est marquée par une confiance exagérée dans son verbe. C’est De Gaulle en raté. Il pense que sa parole va clore le mouvement de protestation. Cela provoque l’inverse. Ceux qui espéraient un Président de la République en seront pour leur frais. Ils n’ont eu qu’un Président de Conseil d’administration. On a l’impression que même Sarkozy semblait avoir plus d’autonomie que lui par rapport aux milieux financiers. La droite à l’ancienne se faisait quand même élire avec une base populaire alors que Macron, c’est vraiment le représentant d’une base électorale très réduite. En un mot : l’oligarchie.
Avec les gilets jaunes, vous avez réussi à retourner dans un sens fiscaliste et interventionniste un mouvement qui a commencé sur des bases inverses. C’était la revanche de ce que Sollers croyait malin de nommer la France moisie, avec une dimension poétique, la réappropriation des symboles de l’ineptie décentralisée que sont les ronds-points, et de l’hyper-réglementation que sont les gilets de sécurité, vous avez transformé ça en nuit debout, ou plutôt en nuit du 4 août permanente, chapeau bas.
Je n’ai jamais partagé cette vision du « beauf-émissaire », ce mépris du peuple. Je suis issu d’un milieu modeste. Je ne supporte pas l’arrogance des belles personnes aisées vivant dans le coeur des centres-villes à l’égard des milieux populaires repoussés vers des quartiers et banlieues de plus en plus éloignées où vers les zones périurbaines où le service public devient quasi invisible. Le Gilet jaune est le drapeau de ceux qui disent « Marre d’être humiliés et invisibles. On existe, on bosse, et on vit dans des zones où la puissance publique n’est quasiment plus là. À quoi servent nos impôts ? ». Et ils veulent dégager les responsables pour prendre leurs affaires en main. Les élections de 2017 annonçaient déjà ce « dégagisme ». Le fait qu’un homme comme Emmanuel Macron, présenté frauduleusement comme neuf, soit élu en était le symptôme et non la solution.
Mais ne risquez-vous pas de vous retrouver comme les curés progressistes des années 70, dont plus les idées se répandaient dans la société, plus les églises étaient désertées ?
Je suis Gramsciste (Antonio Gramsci, fondateur du parti communiste italien, ndlr) et je considère que les batailles idéologiques sont plus importantes que les batailles électorales. Toute victoire politique est précédée d’une victoire culturelle. Aujourd’hui, les préoccupations écologiques critiques du système économique sont de plus en plus acquises dans la société. L’idée que ce système économique nous mène dans le mur est de plus en plus partagé. Tant mieux. Mais ne soyons pas impatient et essayons surtout de comprendre la direction des événements qui se déroulent sous nos yeux. Et actuellement la roue de l’histoire peut tourner dans le bon sens. Amoureux de la Révolution Française, je sais que de grandes choses se sont construites au départ au cours d’épisodes confus.
Ça a été aussi les accapareurs de biens nationaux, de grandes fortunes se sont construites sous la Révolution…
Quand on est insoumis, on doit avoir pour boussole que quand le peuple se met en mouvement, on doit être à ses côtés. Et je considère que les Giles jaunes sont des révolutionnaires ! On n’est pas là pour dire « ah mais c’est pas parfait », parce qu’il se pose parfois maladroitement des questions pertinentes. Comme souvent dans l’Histoire de France, ça part de la fiscalité, puis ça vient à une demande d’un autre partage des richesses, et ça se termine sur des droits nouveaux pour le citoyen. Il y a actuellement un système institutionnel qui permet de faire élire quelqu’un de minoritaire qui concentre ensuite trop de pouvoirs. Je trouve très positif qui se propage une critique des institutions, notamment par la revendication du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC).
Mais si on avait maintenu la Constitution telle qu’elle était en 58, avant même l’instauration en 62 de l’élection directe du Président de la République, elle ne serait pas mieux que ce qu’elle est aujourd’hui ? Ça fait trois quinquennats qu’on voit se dérouler de la même façon : deux années de narcissisme et d’hubris, parce que le type croit vraiment qu’il a été élu par une majorité de français, la troisième année ça commence à battre de l’aile et ils se disent qu’il faut faire de la pédagogie, et les deux dernières années, les équipes se recasent dans les assurances et chez Veolia. Là, ils brûlent les étapes puisqu’on est déjà quasiment en cinquième année, la moitié du personnel de l’Elysée est déjà partie pantoufler. Une Constitution, elle n’est jamais parfaite, celle-ci avait ses défauts, mais plus on la change, plus elle en a…
Cette Constitution est née dans un grand moment de crise nationale et de quasi guerre civile lors de la Guerre d’Algérie. La Vème République n’est qu’un moment de notre histoire politique, mais ce n’est pas la République, il faut passer à autre chose, par une assemblée citoyenne constituante. Et en réglant la question démocratique, on règle aussi la question sociale.
Je voyais l’interview de Jean-Luc Mélenchon dans Libé. On lui dit « c’est quoi votre modèle aujourd’hui ? », il répond « L’économie mixte ». Mais c’est celle qui profite justement aux oligarques, avec le pire de l’étatisation, l’arbitraire (l’Etat va attribuer tel marché à telle personne), et le pire du capitalisme, avec une concurrence limitée à quelques acteurs.
Il n’est pas faux que sous couvert de l’intérêt général, l’Etat est en permanence utilisé pour servir des intérêts privés. C’est ce que j’appelle l’oligarchie. Et c’est pourquoi il faut abolir le régime actuel. Quand nous parlons d’économie mixte, c’est que nous considérons qu’il existe de larges secteurs de l’activité économiques qui doivent échapper aux règles du profit. Pas tous.
Mourir pour des idées pourquoi pas, mais pour celles de M. Glucksmann, jamais !
C’est ce que pensent les libéraux.
Pas sûr, les libéraux considèrent que les secteurs régaliens doivent être ramenés uniquement, aux forces de l’ordre et à l’armée, et que tout le reste peut être marchandisé.
Mais on ne peut pas dire qu’on vit dans un système ultralibéral, on est dans un pays où il y a une dépense de l’Etat qui est quasiment sans égal. Ce qui est paradoxal parfois en France, c’est que la personne qui se dit favorable à l’économie de marché, défend sans le vouloir des concessionnaires de marchés publics, et celle qui s’affirme étatiste, se retrouve à faire le jeu des mêmes, parce qu’encore une fois, les comptes publics ne servent pas qu’à payer des professeurs des écoles…
Vous exagérez. Il y a quand même en France des groupes privés qui existent et ce n’est pas vrai que tout ça vit de la commande publique, après dans le secteur de la Défense peut-être…
Justement, qu’est-ce que vous avez pensé du rapport de la DRM (Direction du Renseignement Militaire) sur l’Arabie Saoudite ? On leur vend des armes, mais on veut pas qu’ils les utilisent, c’est ça ?
Ce rapport confirme ce sur quoi j’alerte depuis plusieurs mois : au Yémen, l’industrie française, avec le silence du gouvernement, contribue à l’une des pires crises humanitaires mondiales et au massacre de dizaines de milliers de civils. Nous avons exporté près de 7 milliards d’euros de matériel de guerre vers l’Arabie Saoudite entre 2012 et 2017. Des chars Leclerc et des canons sont utilisés au Yémen, là où 22 millions d’habitants dont 5 millions d’enfants sont en situation de péril. Des armes françaises les enterrent. La rhétorique du gouvernement est donc aussi irresponsable qu’indécente : cela doit cesser ! La France a le devoir de construire la paix et son industrie de s’y plier.
Faut faire du leasing alors, comme ça on leur reprend…
Quand des ONG et les journalistes disent que le matériel français est vendu à un pays qui frappe les populations civiles, on doit arrêter. On a continué, et c’est scandaleux. Ils nous ont même dit qu’ils avaient l’assurance que le matériel français n’était pas utilisé dernièrement. Je suis membre de la Commission de Défense Nationale et des Forces Armées de l’Assemblée Nationale, c’est pas le plus funky, mais lors d’auditions, on avait demandé à la ministre « est-ce qu’il y a des soldats français, des formateurs qui sont envoyés sur place ? ». On nous avait promis que non. Il semble que ce ne soit pas totalement la vérité, donc on va encore auditionner Florence Parly.
On essaye d’être empathique dans ce magazine, si j’étais votre conseiller, j’essayerais, comme chez les flics, de fermer les portes. Quand je vous entends, je me dis « c’est un très bon opposant, mais tout ce qu’il préconise a échoué ». Tous les régimes d’inspiration marxiste ou collectiviste ont fini à la fois dans la corruption, la dictature et dans la ruine. Est-ce qu’il y a des contre-exemples positifs, des choses aujourd’hui que vous pourriez recommander, comme un libéral pourrait dire « Reagan, ou Thatcher c’était pas si mal » ?
Non. Je vais faire une pirouette et utiliser René Char qui disait « notre héritage n’est précédé d’aucun testament ». On a appris de ces expériences, parfois sombres mais aussi lumineuses… Macron aime bien René Char lui aussi. Je vais citer quelqu’un que vous n’aimez pas, Soljenitsyne, mais 1793, ça a été aussi la matrice de ça et de tous les crimes de masse du XXème siècle.
Je suis un opposant à cette offensive idéologique où certains veulent tuer la matrice républicaine en expliquant que la Révolution Française elle même, est la source du totalitarisme. Je n’en crois pas un mot.
Mais moi je ne parle pas de 1789.
« La Révolution est un bloc » disait Clémenceau. La violence est le produit des menaces qui pesaient sur la Révolution. Comment comprendre la deuxième Révolution du 10 août 1792 en occultant le Manifeste de Brunswick, un texte de menace des autrichiens qui étaient la première puissance militaire de l’Europe ? Si quelqu’un touche un cheveu du roi, Paris sera rasé, prévenait ce Manifeste. La France qui fait une révolution est un pays qui est attaqué de toutes parts, des régions entières font sécession, c’est le cas de la Vendée. Ils lèvent d’abord une armée, l’armée catholique et royale, qui rassemble 15 à 20 000 personnes et qui dans un premier temps, met une rouste aux armées républicaines. Je ne connais pas un seul pays au monde qui, en même temps qu’il fait une Révolution politique et sociale mène une guerre et accepterait que des régions entières lui tirent dans le dos.
C’est beau ce qu’ils ont fait, les Vendéens.
J’adore une phrase d’un de leurs chefs, Henri de la Rochejaquelein, qui disait « si j’avance, suivez-moi! Si je recule tuez-moi ! Et si je meurs, vengez-moi ! ». Pour le reste, je les aurais combattu et suis choqué de voir que, dans les émissions de service public, et notamment avec Stéphane Bern, il y a toujours un angle pro-vendéen et une suspicion générale sur la Révolution Française, toujours représentée comme étant un moment de violence, dont le seul totem symbolique serait la guillotine. Cette nostalgie permanente de l’Ancien Régime et des têtes couronnées dans les émissions de TV historiques, est un matraquage idéologique pour dompter un pays qui le premier a fondé une République par une Révolution et qui garde la passion de la justice et de l’égalité.
Mais la Révolution est la religion d’Etat, une mystique républicaine, avec ses mythes et ses dogmes comme tout culte officiel.
Détrompez-vous, ami, de nos jours la Révolution française est systématiquement considérée dans les principaux médias, et même de la part de beaucoup de responsables politiques dont Emmanuel Macron comme un moment de violence dont nous aurions dû nous passer. Le rebelle, aujourd’hui, c’est celui qui défend la Révolution.
C’est marrant parce que du coup, vous êtes obligé de faire comme les gens de droite il y a 30 ans quand il y avait une chape de plomb intellectuelle, c’était très rare qu’ils se disent de droite. Aujourd’hui, il y a presque le truc inverse qui se passe avec le fait de se revendiquer de la gauche.
Ce mot de « gauche » est même repoussoir parfois. Revenons au sens plutôt que perdre du temps sur le mot. Mes sources d’inspiration sont lointaines et ne s’arrêtent pas à lui. Je suis un homme des Lumières, un jacobin, un montagnard, un Républicain social, un communard, un socialiste et aujourd’hui un insoumis. La liste n’est pas exhaustive. Lisez Jaurès ou les déclarations du Front Populaire, ils n’utilisent jamais le mot « de gauche ».
Pourquoi ne pas refaire le coup de l’union des forces de progrès, en vous rangeant derrière l’immense Raphaël Glucksmann ?
Mourir pour des idées pourquoi pas, mais pour celles de M. Glucksmann, jamais ! Toujours modeste, il a affirmé qu’il allait « ébranler » la scène politique par son entrée en campagne par le seul fait que le PS ne voulant pas assumer une nouvelle déroute électorale, lui avait offert la tête de liste aux Européennes. On voit le résultat. Comment reconquérir un électorat populaire en répétant, avec un sourire juvénile, « j’aime l’Europe » comme si c’était le sujet ? Moi je suis contre ces traités européens qui organisent la concurrence et je soutiens la liste conduite par Manon Aubry.
Il incarne une certaine gauche quand même, qui se trompe toujours mais en ayant toujours l’impression d’avoir eu raison avant les autres…
Pour un militant socialiste sincère, Glusckmann doit faire un peu mal aux neurones. Il était un des soutiens de Sarkozy en 2007 et incarne l’évolution ultime de ce qu’est devenu ce parti : un détachement total des préoccupations des milieux populaires. Quand les gilets jaunes ou d’autres secteurs de la population sont mobilisés, Raphaël Glusckmann n’en parle jamais. Cette ambiguïté permanente révèle son ambition d’être une sorte de nouveau Macron pour demain. Ne rien changer mais avec un personnel politique toujours renouvelé. L’illusion du changement pour que rien ne bouge.
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Macron, justement, a l’air d’accorder moins d’importance à l’écriture et aux arts oratoires que même Sarkozy, qui embauchait de bons scriptwriters. Vous, vous venez d’un parti où vous avez Mélenchon, qui est un très bon narrateur…
Ah, le vrai mystère de « l’orateur Mélenchon », c’est que c’est quatre notes sur un bout de papier. Le secret de Jean-Luc, c’est le plan. Et la phrase de transition. Il n’écrit pas son discours, par contre il va faire un plan, et travailler la petite phrase qui va lui permettre de passer d’un sujet à l’autre. Ensuite, il y a aussi la capacité d’improvisation de l’orateur. Mais je ne partage qu’à moitié ce que vous dites. Macron croit en la force de son verbe et qu’en 2h30 de sa parole, il va éteindre le mouvement des gilets jaunes. Il croit en la fonction de monarque, il pense qu’il a une parole sacrée, et que la force de son verbe va guérir les blessures sociales, comme les rois guérissaient les écrouelles. Pour répondre à la crise des gilets jaunes, il faut s’adresser aux milieux populaires sans vulgarité mais en allant à l’essentiel. Les interminables prêches présidentiels sont la nouvelle langue de bois du régime. Des milliers de mots pour quels résultats au final ?
Entretien Bertrand Burgalat