Top-model emblématique et actrice délicate, Audrey Marnay est la star ce mois-ci de notre film à 260 km/heure. Son partenaire d’affiche ? La rutilante Alpine A110S. À vos marques ?
« Ready Driver One »
Voir cette publication sur Instagram
Lorsqu’on demande à Audrey Marnay, qu’on est venu chercher en bas de chez elle, si elle veut conduire jusqu’à notre décor de shooting, à la Plaine Saint-Denis, elle répond « évidemment ». Et, une fois au volant, elle peste que le périphérique soit encombré. La plus élégante des top-models françaises a une passion pas si cachée pour l’automobile. « Je crois que je m’y connais un petit peu » avoue-t-elle avec un sens certain de l’understatement. Et très vite la conversation devient technique. Elle parle de la possibilité de monter un plus gros bloc dans l’Alpine du fait de la taille du compartiment moteur. S’enquiert de la version qu’elle pilote : L’A110S, 292 chevaux. Ou du nombre de turbos : un seul à notre connaissance, mais dont la pression a été portée à 0,4 barres.
Mannequin (chez tous les grands), actrice (chez Klapisch, Ruiz, Leconte ou Clooney), chanteuse (avec Alain Chamfort) et créatrice invitée par le joaillier Eternamé, la maison Claudie Pierlot ou le gantier Causse, Audrey Marnay semble également douée un volant à la main. La route se dégage, grand coup d’accélérateur, on cherche où s’accrocher…
Quels sont vos premiers souvenirs en voiture ?
Audrey Marnay : Toute petite je me souviens de la Peugeot 504 de mon père. Sa couleur, bleu amiral je crois, l’odeur du cuir… Malheureusement dans les voitures neuves on ne retrouve pas ces odeurs, alors que c’est un peu ma madeleine de Proust. J’aimais aussi l’espace dont je disposais à l’arrière. Étant fille unique il était tout à moi et je crois qu’il n’y avait pas encore de ceinture. J’ai toujours voulu conduire, et j’ai appris petite alors que je n’avais pas du tout l’âge. C’était une 2CV, celle de mon voisin, et je m’entraînais dans sa cour. Il faut dire qu’avant que je naisse, mon père avait une moto et une voiture décapotable. Mais quand je suis arrivée, plus de moto, plus de décapotable, mais il pilotait des avions de tourisme et tous les week-ends on allait à l’aéroclub et je regardais ce que faisaient les pilotes qui, à l’époque, mettaient beaucoup le nez dans leurs moteurs. J’ai toujours aimé la mécanique.
Vous avez passé votre permis le plus tôt possible, j’imagine.
Je l’ai passé aux États-Unis, parce que j’ai habité à New York pendant huit ans. C’est beaucoup plus facile là-bas, donc est-ce que j’ai vraiment appris à conduire ? Je voulais aussi avoir mon brevet de pilote. Les cours étaient à deux heures de route de Manhattan et des amis qui faisaient du saut en parachute m’accompagnaient. Et puis assez vite j’ai préféré le saut en parachute et j’ai arrêté les cours de pilotage. Et puis quand j’ai eu des enfants, j’ai arrêté le parachutisme et je me suis mise au surf.
Vous roulez dans quel genre de voiture habituellement ?
Ma première voiture a été une Mercedes Pagode 280 SL de 71. Un coupé crème avec un intérieur en cuir noir et un hard top, noir également… Elle vient de Californie, a les phares américains en deux parties et c’est une des premières à avoir un autoradio FM. Je l’ai achetée avant d’avoir mon permis, parce que je me suis dit que ça allait me motiver à le passer. Et ça fait maintenant 22 ans que je l’ai, même si je ne roule pas souvent avec – toujours les enfants ! De temps en temps je la sors, en 2019 par exemple, j’ai fait le Rallye des Princesses avec. 1 600 kilomètres à travers la France et elle a roulé parfaitement ! J’ai aussi eu une C500, toujours Mercedes, le gros coupé des années 1990, magnifique avec un bon gros V8. Puis une Classe A, donc plus familiale. En 2016, je suis devenue ambassadrice de la marque et ils m’ont prêté une Mercedes GTS AMG, avec un super-long capot genre Jaguar Type-E, avec laquelle j’ai participé au Rallye des 10 000 virages en Corse.
Vous aimez la compétition ?
J’ai adoré me battre contre le chrono, les virages un peu serrés, les falaises, ma co-pilote me demandait tout le temps : « T’es sûre que les quatre roues sont sur la route, là ? ». « Oui, oui… ». Alors qu’au Rallye des Princesses, qui est une épreuve de régularité, c’était très compliqué parce que je ne suis pas très forte en maths (rires). Mais j’aime les histoires de voitures, les salons : Rétromobile, le Mondial de l’auto…Quand je me suis rendue compte que le petit-fils de Paul Bracq, le dessinateur français auquel on doit ma première Mercedes, avait ouvert un garage de restauration, j’ai pris contact avec lui sur Instagram.
Et que pensez-vous de cette Alpine A110S que nous conduisons ?
J’aime les voitures basses, l’extérieur sport et l’intérieur aussi. J’adore la conduite karting, l’impression d’épouser la route. Le siège baquet fait qu’on se sent vraiment en mode course, même si elle est plutôt confortable. Je suis très sensible au son des voitures, et je ne parle pas de bruit mais bien de son. Dans l’Alpine on entend bien le moteur, et ça me plait. J’aime son « pet-pet-pet ! ». Mais ce qui compte d’abord pour moi, c’est la forme : je préfère les voitures rondes, et c’est aussi ce qui me plait dans l’Alpine, cette forme inspirée des années 1960. J’étais allée voir une course au Mans le jour où elle a été présentée. Et j’étais contente de retrouver ce modèle disparu… J’apprécie aussi beaucoup le gris mat. Je n’ai encore jamais eu de voiture de cette couleur, mais ça fait quelques années que ça me travaille.
Quelle a été votre dernière virée en voiture ?
Avant le confinement, j’ai fait un Paris-Majorque-Paris… J’ai lancé une marque de déco fin 2019 : Marnay et fils. Et j’ai commencé par les arts de la table, notamment la céramique que je fais fabriquer en Espagne, sur l’île de Majorque, par un potier que je connaissais parce que j’y vais souvent. Et du coup je trouve ça chouette de descendre en voiture, de prendre le ferry, et de remonter à plein, avec les céramiques dans le coffre.
Vous avez commencé le mannequinat à 14 ans, est-ce que vous auriez imaginé que vous en feriez encore 25 ans plus tard ?
Pas du tout. Très vite, j’ai travaillé tous les jours, pendant des années, sans me rendre compte de ce qui se passait. C’est quand j’ai été enceinte, que j’ai jeté un regard en arrière, j’ai revu toutes les images et j’ai compris que j’avais accompli quelque chose. C’est devenu une vraie passion, alors qu’au départ j’aimais juste les vêtements. Je fouillais dans le grenier pour trouver les pièces des années 1970 de mes parents. J’étais un peu en avance sur mon temps. Au collège on se moquait de moi parce que je mettais des pattes d’eph six mois avant que ce soit la mode, des chemises de bûcheron comme Nirvana, avant qu’on en entende parler dans mon petit bled d’Eure-et-Loir. Du coup j’ai trouvé le métier parfait, rencontré des gens pleins d’intuition. Quand j’ai travaillé avec Claudie Pierlot, je fouillais dans les tissus, je faisais mes petits croquis, c’était génial ! Après, les marques cherchent quelqu’un d’autre avec qui collaborer pour attirer un autre public. C’est la logique de la mode. Mon rêve fou, ce serait de devenir directrice artistique d’une maison, j’aimerais travailler avec les archives. Pourquoi pas un jour… ou en développant Marnay et fils, ma marque de céramique.
Par Jacques Braunstein
Photos
Eddy Brière
—
DA
Alexandre Lasnier
—
Stylisme
Mathilde Fouquet
—
MUHA
Isabelle Kryla
—
Assistante Numérique
Gwen Boucard
—
Assistant Photo
Olivier Majerholc
—
Vidéo
Greg Kozo
—
Merci Alpine