C’est officiel, l’oncle Snoop est de retour à Death Row, le label de ses débuts. Mieux, il devient proprio du label, y sort son nouvel album BODR (Bacc On Death Row), et affiche des ambitions web3 qui risquent de révolutionner le game…
Mais d’abord, un peu d’histoire… En 1991, Dr. Dre, membre fondateur dudit label, décide de prendre le jeune Snoop Dogg sous son aile. S’ensuivent quelques collaborations marquantes sur The Chronic, le premier album solo de notre doc préféré de la West Coast, mais surtout l’immense succès de Doggystyle en 1993 : premier album de Snoop certifié quadruple disque de platine… Après un deuxième album en 1996, Tha Doggfather, le contrat de Snoop Dogg est vendu à No Limit Records pour 4 millions de dollars en 1998. L’artiste se retrouve en conflit avec Suge Knight, le sulfureux proprio de Death Row (il purge actuellement une peine de prison de 28 ans pour homicide) et mentionne même avoir « travaillé pour le diable ». En 2006, le label fait faillite, Suge Knight en perd la direction et sa marque Death Row sera revendue à plusieurs reprises à différents investisseurs pour quelques millions de dollars à chaque fois… En novembre de l’an dernier, comme nostalgique de ses belles années, Snoop fait savoir qu’il compte reprendre Death Row. « Je voulais être PDG de Death Row Records, racontait-il à nos confrères du magazine GQ à la même époque. Je voulais essentiellement reprendre le catalogue, rééditer de la musique, faire des documentaires et peut-être raconter l’histoire de ma vie. ».
L’AMBITIEUX PROPRIÉTAIRE
Dre a de la suite dans les idées. Après avoir essuyé un premier refus, il rebondit en organisant une réunion avec Lucian Grainge, le PDG d’Universal : le groupe détient Def Jam, le label de son dernier album The Algorithm (2021). « Je savais que Def Jam n’avait pas de PDG, je ne voulais pas être PDG mais je voulais occuper un poste de conseiller. Def Jam est plus gros que Death Row de toute façon. Alors j’ai appelé LL Cool J : ‘LL, qu’est-ce qui se passe avec l’histoire de ta vie ?’ ». Traduction : Snoop Dogg, qui voit toujours plus grand, envisage de monter une sorte de « Marvel Cinematic Universe » du hip-hop old-school… Et contre toute attente, Snoop Dogg devient, le 9 février dernier, l’ambitieux propriétaire de Death Row Records (a priori avec l’aide d’Universal).
Son premier coup ? Déjà détenteur d’un imposant portfolio de NFT’s (valeur : environ 4,6 millions de dollars), le Doggfather prépare aussitôt l’entrée de Death Row dans le metaverse : « juste comme nous avons bousculé l’industrie en devenant le premier label indépendant à devenir une major, Je veux qu’on soit la première major dans le metaverse. » déclare-t-il sur Clubhouse. Il fait un premier pas vers le monde virtuel en collaborant avec Gala Games pour mettre en vente, à environ 5000 dollars sur Opensea (la première marketplace de NFT) une boîte digitale contenant une chanson aléatoire de son dernier album BODR. « La technologie blockchain à le pouvoir de tout bousculer de nouveau en faveur des artistes et de leurs fans, et nous serons en première ligne ». Ici à Technikart on attend impatiemment l’arrivée des festivals Death Row dans le Metaverse… Avec un peu de chance, les regrettés Nate Dogg et Tupac seront de la partie.
Par Pierre-Alexandre Pestie
Photo : Snoop et le complice de ses débuts Dr Dre au Superbowl 2022.