Quentin, 27 ans, est DA pour une marque de mode. Lazare, 31 ans, est spécialisé dans le motion-design. Ensemble, ils réalisent leur plus beau projet : leur vie à deux.
Vous vous êtes rencontrés il y a six ans. Pouvez-vous nous raconter votre premier rendez-vous ?
Lazare : On est passés par une application de rencontre et très vite on s’est vus. On n’a pas beaucoup échangé sur l’application, on a préféré le réel. On s’est donné rendez-vous dans un bar à Ledru-Rollin et ça a matché assez vite.
Quentin : Pour la petite anecdote, j’avais plus ou moins déjà repéré Lazare dans le cercle des arts appliqués et je suis tombé sur lui sur l’appli donc j’ai forcé le destin.
Quand avez-vous compris, l’un et l’autre, que votre histoire allait devenir sérieuse ?
Lazare : Franchement, assez vite, puisqu’on s’est présenté rapidement à nos amis respectifs et ça, ça veut dire qu’il y a quelque chose. C’est l’étape qui pousse vers du concret, quand ça ne se limite plus à deux personnes, mais que ça intervient dans la vie amicale et familiale.
Au-delà du test des amis, quelles seraient les autres étapes importantes ?
Quentin : La vie à deux déjà. J’allais régulièrement chez Lazare, trois à quatre fois par semaine. Il faut aussi voir si ça fonctionne en ce qui concerne les valeurs.
Vous parlez de quête de sens dans vos vies personnelles. Quel serait un dating doté de sens ?
Lazare : Parfois, tous les ingrédients pour que ça marche sont là, et ça ne marche pas. Et d’autres fois, ça ne devrait pas marcher et ça marche. C’est cette absurdité apparente qui crée du sens.
Quels sont vos tips pour ceux qui s’embarquent dans le dating ?
Quentin : Se laisser surprendre et ne pas avoir d’a priori sur qui que ce soit.
Lazare : Ne pas se prendre au sérieux.
Quentin : Et ne pas se faire de plans sur la comète non plus en se disant que c’est LA personne. Il faut être dans l’instant présent et ne pas trop se projeter.
Quel est l’avantage de passer par une appli ?
Lazare : C’est plus facile d’avoir accès, quand on est homo, à une personne homo également, qui va te plaire et à qui tu vas plaire. C’est pas si facile d’en rencontrer dans la vie, à moins de sortir énormément en soirées gays. Les applis permettent cette facilité. Ça crée un point d’accroche.
Quentin : Je trouve que c’est un super bel outil, notamment quand tu habites en grande métropole. Aujourd’hui, on a accès à ça et ce serait dommage de ne pas s’en servir à bon escient.
Qu’évoque pour vous la notion de « serious dating, crazy love » chère à Meetic ?
Quentin : Toujours être dans le respect de la personne avec qui on est et pour « crazy love », je dirais y aller avec beaucoup de dérision.
Lazare : Ajouter le côté passion au plus factuel.
Votre définition de l’amour ?
Lazare : L’amour pour moi c’est différent du moment où on tombe amoureux. L’amour c’est créer tout un monde à deux, se sentir bien avec l’autre.
Quentin : J’ajouterais que c’est un partage permanent qui nous rend meilleur
Aujourd’hui, Meetic propose une nouvelle fonctionnalité : ajouter sa voix à son profil. Pensez-vous que l’amour passe également par la voix ?
Quentin : Très bonne question ! On a déjà eu ce débat avec des amis en soirée. Il y a une copine à nous qui avait rencontré un mec et quand elle l’a vu sur place, ça ne l’a pas fait à cause de sa voix. Donc je dirai que oui !
Lazare : J’imagine que sur des photos aussi on projette quelque chose. Je dirai oui – même s’il faut apprendre à ne pas détester sa propre voix.
Vos futurs projets à deux ?
Lazare : D’abord, le mariage en 2024 ! On commence à organiser tout ça. Après, voir si on arrive à avoir une vie semi parisienne et semi-provinciale en travaillant à distance.
Quentin : Pour ma part, faire des choses plus manuelles et… qui ont du sens !
Par Margot Ruyter
Photo Arnaud Juhérian