Il y a des grands films et certains, plus rares, qui changent votre regard. De Humani Corporis Fabrica est de ceux-là. Après leur doc sur le cannibalisme, les anthropologues et cinéastes Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor ouvrent le corps au cinéma, avec des caméras endoscopiques, et donnent à voir des visions extraordinaires qui évoquent le 2001 de Kubrick. Sans voix off, sans repère, le spectateur navigue dans le cerveau, le colon, l’abdomen… De Humani s’apparente à un trip immersif, envoûtant. Bientôt, une cavité sanguinolente laisse deviner l’immensité du cosmos, des paysages psychédéliques, une galaxie. Puis la caméra zoome arrière et l’on découvre que l’on était dans l’urètre ! L’infiniment grand se révèle l’intérieur d’un pénis. Au-delà de la sidération…
DE HUMANI CORPORIS FABRICA
VERENA PARAVEL & LUCIEN CASTAING-TAYLOR
Par Marc Godin