COMMENT MEGHAN MARKLE EST DEVENUE REINE… DU CRINGE

Meghan Markle technikart

Avec With Love, Meghan, la duchesse de Sussex, nous offre un chef-d’œuvre d’autopromotion culinaire où le cringe rivalise avec les pétales comestibles. Entre décors fake, amitiés factices et conseils lunaires, cette série Netflix prouve une chose : Meghan décroche haut la main le titre de reine du malaise, une spatule à la main. Worst-of. 

1. Meghan et les fleurs comestibles
Épisode 5 : Meghan, drapée dans un total look blanc immaculé (on y reviendra), reçoit Abigail Spencer, sa copine de Suits et cofondatrice de l’Alliance of Moms – une asso au nom parfaitement L.A. Au menu : une salade qui hurle « je suis saine », un bar en croûte pour faire chic, et un océan de bla-bla soporifique. Mimosa à la main (parce que bruncher sans alcool, c’est pour les plébéiens), elles gloussent sur du néant cosmique. Les glaçons ? Sculptés en forme de fleurs, évidemment – Meghan ne fait rien à moitié. Le dressage ? Un feu d’artifice de pétales comestibles : pourquoi se contenter de manger quand on peut aussi Instagrammer ? Conseil de pro : si vous tentez ça chez vous, préparez-vous à vendre un rein et à prendre un crédit chez Interflora. 

2. Meghan a une amie (ou presque)
Épisode 2 : Ambiance « playdate » avec club sandwiches découpés en cœurs – trop mignon, on fond (ou pas). Mindy Kaling (The Mindy Project), invitée du jour, commet l’erreur impardonnable de l’appeler « Meghan Markle ». Réplique cinglante : « You know I’m Sussex now. » Deux battements de cils plus tard, Mindy tente un compliment sur son look, et Meghan, faussement distraite, lâche : « Who? Your Luke ? » en singeant son accent. Gênance maximale. À ce stade, on prie pour une coupure pub ou un crash serveur Netflix. Spoiler : ni l’un ni l’autre mettra un terme au supplice. 

3. Meghan et la cheffe (ou l’art de faire semblant)
Épisode 8 : La légendaire Alice Waters, pionnière du « farm-to-table », débarque pour un brunch pompeusement qualifié de « célébration ». Cinq heures de tournage pour accoucher d’une quiche mollassonne et d’une salade rachitique – on a vu plus festif. Heureusement, Meghan dégaine un menu écrit à la main (par qui ? Mystère), applaudi comme s’il s’agissait de la Déclaration d’indépendance. Tout le monde fait semblant de ne pas remarquer le ridicule de la scène. Un Emmy pour l’ensemble des participants, s’il vous plaît. 

4. Un décor fake (comme tout le reste)
La cuisine ? Un rêve éveillé : plan de travail immaculé, placards d’un blanc virginal, four XXL digne d’un chef étoilé. Qui n’en voudrait pas ? Seul hic : nous ne sommes pas chez Meghan. La maison de tournage, louée pour l’occasion, se trouve à 2 km de sa vraie demeure à Montecito – un manoir de 14 millions de dollars où, soyons honnêtes, elle ne doit pas souvent toucher une spatule. Et ces heures de DIY culinaire qu’elle nous vend ? Fake à 100 %.

5. Meghan et son « soulmate » imaginaire
Épisode 1 : Daniel Martin, maquilleur attitré de Meghan, entre en scène. Leur complicité dégouline de faux-semblants. « Il a été là dans le meilleur comme dans le pire », ose-t-elle, pendant qu’ils bidouillent un gâteau au citron. Il évoque alors celui de son mariage princier en 2018 – sauf que, oups, son « soulmate » Daniel n’était pas invité. Oprah, Elton John, les Clooney, oui. Lui ? Non. Une amitié « fusionnelle » qui sent surtout le storytelling mal ficelé.

6. Meghan et son enfance (version révisée)
Épisode 1 : Meghan nous joue la carte de l’enfance difficile : un foyer modeste, de la junk food à tous les repas. Vraiment ? Rappelons qu’en 1999, elle intégrait Northwestern University, une fac à 50 000 $ l’année – pas franchement le profil d’une gamine nourrie au fast-food. Cerise sur le gâteau : dans l’émission Chopped Junior (2016), elle dégustait des plats arc-en-ciel et clamait fièrement : « I grew up eating farm-to-table fresh food. » Alors, Meghan, on choisit quelle bio ? Celle qui fait pitié ou celle qui fait bobo ?

7. Meghan et les abeilles (ou comment rater son bluff)
Épisode 1 : Meghan se la joue apicultrice chevronnée : « On élève des abeilles depuis un an. » Dix secondes plus tard : « C’est quoi la durée de vie d’une abeille ? Euh, Meghan, ton script a glissé sous la ruche ou quoi ? Et comme si ça ne suffisait pas, elle balance un conseil lunaire : « Pour fabriquer vos propres bougies, allez voir votre apiculteur local, il aura de la cire. » Votre apiculteur local. Oui, bien sûr, celui niché entre le pressing du coin et le Subway ?

8. Meghan et ses vêtements de cuisine (un défilé, pas une recette)
Pause. Regardez sa tenue : blanc éclatant, coupe impeccable, digne d’un tapis rouge. Qui cuisine en haute couture, à part Nara Smith et notre duchesse ? Personne. Selon les rumeurs, Meghan aurait dépensé 200 000 euros en fringues pour cette série. Risquer une tache de sauce tomate dans une robe à quatre chiffres ? Ça, c’est du courage.

9. Meghan et le montage (ou l’art de se trahir)
Épisode 3 : Meghan, en pleine préparation d’un smoothie « détox », nous gratifie d’un monologue sur l’importance de « se reconnecter à la nature ». Sauf que, coupure maladroite au montage : on la voit clairement regarder un prompteur hors champ, butant sur le mot « authentique ». Trois prises pour aligner une phrase, et le résultat final sonne toujours comme une pub pour un blender à 29 euros. Preuve que même avec une équipe de post-prod au taquet, le naturel ne revient pas au galop. 

10. Meghan et le petit personnel (la rédemption ratée)
Épisode 6 : Flashback sur les scandales : des ex-employés l’accusent d’un comportement tyrannique dans la presse ? Not a problem, faisons une série pour redorer notre image de marque ! Le chef Ramon raconte une anecdote touchante : un plat délicieux préparé par un sous-fifre l’aurait bluffé. Meghan hoche la tête, l’air pénétré : « Le personnel fait un travail formidable. Rien ne vaut la communauté qu’on crée en cuisinant et mangeant ensemble. » Traduction : « Oubliez les rumeurs, je suis une patronne adorable. » On y croit, on y croit…

 

Par Paulina Beaudlet