MAUD CAILLAUX : « DES MILLIARDS POUR LA TRANSITION »

Maud Caillaux Green-Got technikart

Déjà remarquée pour sa levée de fonds record en Europe et son partenariat exclusif avec SNCF Connect, l’institution financière verte française Green-Got, fondée par Maud Caillaux, lance son compte premium. Next step ? L’expansion européenne. Interview sur les rails.

Actuellement, Green-Got gère plus de 120 millions d’euros, deux ans seulement après avoir lancé votre premier compte. Et aujourd’hui, vous lancez le compte premium. Qu’est-ce qui excite tant de monde dans ce compte ?
Maud Caillaux : C’est le troisième plus grand lancement de l’histoire de Green-Got. Dans ce compte, on a réuni tous les avantages long terme de financer la transition et tous les avantages court terme d’être client d’une marque qui fait bien les choses. Concrètement, ça veut dire des assurances voyage, assurances paiement, assurances arnaque, assurances e-réputation, en plus du cashback et des remises sur tous vos billets SNCF Connect, sur vos courses locales ou sur votre sport. Tout cela directement et instantanément sur votre compte Green-Got. En plus des 0 % de frais à l’étranger, d’un service client dédié en France et de beaucoup d’autres avantages. Pour 10,90 € par mois ! Pour la petite histoire, Mastercard nous a demandé de le mettre plus cher tant il y a de services, mais l’idée est qu’un maximum de gens puissent nous rejoindre en partageant nos valeurs.

Vous venez en effet de signer un partenariat avec SNCF Connect (ceux qui possèdent un compte premium Green-Got pourront recevoir un remboursement d’1 à 2 %). Soutenir le trafic ferroviaire est au cœur de votre engagement… Quels sont les autres projets dont vous êtes fière ?
Nous finançons tous les grands piliers de la transition : l’agriculture durable, les énergies renouvelables, les bâtiments bas carbone, les transports bas carbone, la dépollution plastique et le traitement des déchets… Par exemple, en France, nous finançons Alstom, la SNCF, FEVE (ferme en agroécologie), Vestack (division par trois des émissions du bâtiment) et, dans le monde entier, First Solar (production et recyclage de panneaux solaires), Sungai Watch (ramassage du plastique dans les rivières les plus polluées). Nous sommes fiers de tous nos projets et investissements, et nous les choisissons grâce à notre méthodologie, la plus stricte du marché, développée avec des co-auteurs du GIEC, des experts en énergie, en finance verte… Tout est 100 % transparent : notre méthodologie, les projets financés, les membres de notre conseil scientifique. Chez Green-Got, vous savez exactement où va votre argent et ce qu’il permet, et c’est pour cela que c’est un tel succès, il me semble.

Parmi tous les projets financés par Green-Got, quels sont vos favoris ?
Je ne peux pas vraiment citer de préféré, parce que ça risquerait de froisser les autres (rires). Mais je peux dire pour quel petit projet j’arrondis en plus chaque mois. Chez Green-Got, à chaque fois que vous payez, les frais que nous reverse le commerçant chez qui vous avez payé, nous les donnons entièrement à des projets. Il y a aussi évidemment l’assurance-vie pour investir son argent dans la transition avec un rendement. Et il y a le petit dernier : l’arrondi. Vous pouvez arrondir vos dépenses pour donner à un projet que vous aimez en particulier. Ça ne semble pas grand-chose, mais c’est plus d’1 million d’euros de dons que nous avons faits depuis le début ! Et moi, j’arrondis pour le refuge GroinGroin, un refuge qui s’occupe des animaux de ferme abandonnés ou voués à l’abattoir.

Avant de fonder Green-Got, vous avez travaillé dans le secteur du luxe. Qu’en avez-vous appris ?
J’ai réalisé que nous ne sommes pas guidés uniquement par la raison, que nous sommes plutôt poussés par notre désir de nous intégrer, de faire partie d’un tout social. C’est pourquoi je crois que le changement climatique et les efforts pour le combattre n’ont pas encore reçu l’attention qu’ils méritent. Les arguments sont souvent rationnels, mais pas toujours accessibles ou compris par tous. Il manque cette dimension communautaire, cette aspiration à quelque chose de désirable, une vision que nous essayons d’apporter avec Green-Got.

Et vous avez réussi à créer une marque très désirable. Quels seraient les autres points en commun entre Green-Got et vos expériences passées chez Berluti et Dior ?
Chez nous, l’exigence va bien au-delà de ce que vous pouvez voir dans une autre banque. Notre sélection des investissements, par exemple : seuls 0,2 % des investissements sont retenus, un travail mené avec des experts du GIEC, avec les données d’impact de Carbon4, le cabinet de Jean-Marc Jancovici, des financiers et des ONG. Il y a aussi le service : personnalisé, se rendre disponible à tout moment, sans distinction de portefeuille. Chaque membre est traité comme le plus important. Et le souci du détail se retrouve aussi dans nos cartes : bois, plastique recyclé, finition argentée, teinture sur tranche… Ça, c’est clairement une déformation de mon passage chez LVMH !

Oui, votre carte bancaire en bois étonne, est très désirée et vous distingue dans le paysage bancaire. D’où l’idée est-elle venue ?
La carte en bois offre deux avantages majeurs : d’abord, elle réduit de 80 % le plastique utilisé pour chaque carte, ce qui permet de diminuer la quantité de déchets plastiques produits par les cartes bancaires chaque année. Mais surtout, c’est une carte qui attire l’attention, qui suscite des discussions et des débats, parce qu’elle est belle. Et parce que c’est du jamais vu. Elle rend ses utilisateurs fiers, elle se distingue des autres, elle permet de se faire remarquer. C’est pour ces raisons que nous avons opté pour cette carte dès le départ. En plus, il faut 1 arbre pour 500 000 cartes, donc aucune déforestation ! On a utilisé même pas un demi-tronc encore.

Quelle serait la prochaine grande étape après la carte premium ?
Nous allons proposer un nouveau type d’investissement : les produits structurés. C’est une forme d’investissement où le capital est protégé, avec une rentabilité élevée, un impact décuplé et qui permet également d’investir sur des périodes plus longues. En somme, c’est une nouvelle option qui nous permet de diversifier ce que nous pouvons financer, d’augmenter notre impact, tout en offrant à nos membres une meilleure rentabilité.

Où vois-tu Green-Got dans 10 ans, en 2035, 2040 ?
Je la vois partout en Europe, avec 450 millions de clients !

www.green-got.com

 

Par Lina Bacchieri