ARIELLE DOMBASLE : « J’AI RETROUVÉ UN COSMOS MUSICAL »

cosmos musical dombasle

Irrésistible comme toujours dans son nouvel EP Iconics, la Marlene Dietrich du 8e arrondissement Arielle Dombasle nous a confié ses secrets de jeunesse éternelle (les noix de cajou et l’amour). Interview barbiconic. 

Avant de parler d’Iconics, j’avais une question qui me taraude depuis notre dernière interview, êtes-vous drôle ?
Arielle Dombasle : Je ne sais pas si je suis drôle mais je mets le rire tout de même, au poste de commande de la vie. Plaisir et rire, sinon on est très mal parti.

Je pose la question car on a toujours cette image de vous, grâce aux Grosses Têtes et aux interviews télés, de quelqu’un de très drôle.
C’est toujours la même chose. Comme je suis la reine de la métamorphose, la déesse métisse qui prend toutes les formes et qui arrive à s’amuser de tout, eh bien c’est vrai que l’image populaire, qui est beaucoup due aux Grosses Têtes comme ça, m’est spontanément renvoyée. Mais je suis autre chose que cela bien sûr et heureusement. Pour moi les Grosses Têtes, c’est une thérapie. On rit des choses pour ne pas en pleurer.

Très bien. Alors, cet Iconics, dans quelle catégorie le ranger ? Moi, j’ai l’impression que c’est Arielle Dombasle qui fait du EDM, comme dirait les américains.
C’est quoi EDM ?

EDM c’est Electronic Dance Music mais ils mettent aussi bien dans cette catégorie, David Guetta que des choses beaucoup plus pointues. C’est votre premier projet depuis celui avec votre grand partenaire Nicolas (Ker, décédé en 2021)
J’ai retrouvé un cosmos musical. J’avais déjà commencé Iconics de son vivant. Mais c’était plus une ode à Marlène Dietrich et à sa polyvalence extraordinaire et puis, à ce que représente son nom, comme une caresse qui finit comme un coup de cravache.

Vous l’avez connue un peu Marlène Dietrich parisienne ?
Non parce que quand même, elle était très âgée. Elle ne voyait plus personne quand je suis arrivée à Paris, mais j’ai vu ses films et je l’ai beaucoup écoutée. Elle a tellement chanté. Et puis c’est quelqu’un dont j’aime le parcours. L’album a commencé autour de ces actrices, chanteuses qui arrivent à être au carrefour du style, de la voix et de l’image. Elles sont rares, admirables et légendaires. J’ai voulu les restituer. La liste est longue, mais j’ai donc pris Judy Garland pour « Somewhere over the Rainbow ». Et puis bien sûr Peggy Lee, un peu oubliée, mais qui était la Frank Sinatra de l’époque et qui a écrit ce titre « Fever » que j’adore. Et étrangement, l’autre jour, j’avais oublié les paroles, je vais sur ChatGPT et il me répond : « Ah non c’est impossible dû à notre policy, « Fever » est maintenant censurée. Les paroles sont trop sensuelles. ». Incroyable…

Votre morceau « Woman Just A Woman », c’est pour Peggy Lee ?
Alors ça, c’est une ode à la femme. Et la personne qui reste une sorte de maîtresse royale au sommet, c’est tout de même Simone de Beauvoir. Quand j’ai lu Les Mémoires d’une jeune fille rangée, très jeune, vers 14 ans, je me suis dit, mais qui est cette femme qui se pose la question de la condition féminine ? Et qui y répond de manière tellement brillante, en abordant aussi bien la physiologie de la femme que la biologie, sociologie ou la métaphysique.

Et donc, vous disiez avoir retrouvé de nouveaux partenaires musicaux ?
C’est Charly Voodoo, un merveilleux compositeur et pianiste virtuose. Il représente ce que j’aime, cette trajectoire très classique puisqu’on peut parler de Bach, de Rossini ou de Vivaldi et qu’il en joue et qui en même temps est une figure très très pop.

Et « Olympics »… Quel est ce morceau ?
Oh oui, c’est un autre très grand cosmos. Il a du sens grâce à toutes ces merveilleuses championnes qui ont poussé le curseur. Il faut rappeler que Coubertin disait en 1900 : « On ne va pas abimer les Jeux Olympiques avec des femmes ».Ça a été une très grande bataille et la première médaille d’or, c’est Hélène de Pourtalès parce qu’elle était dans une team de voile. Les femmes n’ont eu accès qu’au tennis, au cricket. Donc il y a quelques figures qui ont pu, petit à petit, conquérir les disciplines qui leurs étaient interdites.

Et vous-même, quelle est votre discipline sportive ?
Mon élément, ça a toujours été la nage, l’eau. Quand je suis dans l’eau, je change d’espèce.

Et donc vous faites vos longueurs tous les jours, y compris le dimanche, c’est ça ?
Non, hélas, je ne peux pas me le permettre. J’ai trop de travail. Mais dès que je suis en vacances, qu’il y ait un lac, une rivière, un étang, la mer ou une flaque, je saute dedans.

Quel est le secret de votre ligne ?
C’est simplement l’amour, je crois.

Ça ne suffit pas, hélas. Vous avez des noix, parfois. Quel est le secret de ces noix ?
C’est mon côté granivore. Amandes, noix de cajou, ça ce sont les deux fondamentaux, et les noix de macadamia que je viens de découvrir depuis un an.

D’accord, parce qu’on m’a toujours dit que les noix de cajou ça faisait grossir, donc je note.
Non parce que ce sont des huiles merveilleuses pour les cheveux, pour la peau.

Ça sera la dernière question, très importante. Est-ce qu’il y a un retour de la blonde et des blondes en 2024 ?
Oui, absolument, sportivement au post de commande de la légèreté et de l’immortalité de l’innocence.

 

Par Laurence Rémila