À l’affiche d’Overdose, le nouveau film d’Olivier Marchal sur Prime Video, Assaad Bouab (révélation de la série Dix pour cent) incarne le boss de la Crim’ dans une enquête sur le meurtre de deux adolescents, entre la France et l’Espagne. Interview go-fast.
Légende photo : THRILLER_ Dans le nouveau long-métrage d’Olivier Marchal, Assaad Bouab enfile l’uniforme de flic, aux côtés de Sofia Essaïdi et Kool Shen.
Tu incarnes Richard Cross dans Overdose. Ton rôle en quelques mots ?
Assaad Bouab : C’est un policier commandant de la Crime de Paris qui a une vie de famille chaotique. Il est très minutieux et passionné par ce qu’il fait. Il passe beaucoup de temps au travail, d’où le chaos relationnel de sa vie quotidienne et privée. C’est un personnage qui a vu des horreurs et qui vit avec des traumatismes qui l’ont bouleversé.
Tu es allé à la Crime ?
J’y suis allé pour rencontrer des policiers sur place. J’ai été très touché par ce qu’ils dégageaient, car ils sont loin de l’image qu’on peut avoir de la police en général. J’ai essayé à mon niveau de leur rendre hommage dans ce film.
Overdose est adapté du roman Mortel Trafics de Pierre Pouchairet, ancien commandant. As-tu eu l’occasion de le rencontrer ?
Oui. Il était souvent là sur le plateau à regarder le travail. On a un peu parlé ensemble, mais c’est surtout Olivier Marchal qui était là pour me diriger et me conseiller. Mais je garde un très beau souvenir de Pierre sur le plateau.
Comment es-tu arrivé sur ce projet ?
En rencontrant Olivier : j’ai eu un entretien avec lui pendant une heure chez Gaumont. J’ai toujours eu envie de travailler avec lui après avoir vu certains de ses films. Quand on s’est rencontrés, il n’y avait pas encore de scénario, donc j’ai acheté le livre de Pierre Pouchairet. Avant même de l’acheter, c’était déjà un oui dans ma tête !
C’est la première fois que tu incarnes un flic. Comment se prépare-t-on pour un rôle comme ça ?
On décortique le scénario pour bien comprendre l’intrigue, les étapes de l’enquête et surtout pour se familiariser avec le jargon policier que je n’ai pas l’habitude d’utiliser. Eux, ils ont l’habitude d’employer ces termes depuis des années… Le challenge était de rendre tout ça naturel.
Tu as eu envie d’être flic après ça ?
Oui ! Enfin… si on avait plusieurs vies, oui, j’aurais pu être flic. J’ai été très touché par ce que j’ai découvert derrière les portes du 36, par l’humanité et la douceur de toutes ces personnes qui pourtant voient des choses horribles tous les jours. Ils ne comptent pas leurs heures passées au travail, leur abnégation est folle. Le don de soi au métier rejoint un peu celui des acteurs. Ça m’a parlé.
La dernière fois que tu as eu affaire aux flics ?
J’ai souvent affaire aux flics parce qu’on m’a usurpé mon identité. Chaque fois que je passe les frontières, j’ai donc affaire à eux. Je commence à en avoir un peu marre. J’ai appris ça en 2015, et on a usurpé mon identité en 2011. Quelqu’un se balade avec une CNI avec sa photo à lui mais mon nom. Ses parents sont mes parents etc. Cette personne a l’Europe entière pour circuler…
L’histoire est inspirée de faits réels. Comment faire la part des choses entre réalité et fiction ?
Quand on voit deux gamins allongés dans un lit d’hôpital avec du faux sang, il y a évidemment une part de violence même si l’on sait que c’est faux. C’est là que je me suis questionné par rapport à toutes les personnes que j’ai rencontrées à la Crim’. Quand c’est la réalité, à quel point est-ce bouleversant ? J’ai conscience, en tout cas, qu’à notre niveau, ça reste de la fiction…
Ton meilleur souvenir de tournage avec Overdose ?
Quand Olivier taquine l’équipe. Je me souviens qu’il avait chambré Olivier Barthélémy sur une séquence où on tournait tous ensemble. Il avait filmé tout le monde et il s’est tourné vers Olivier, car ça allait être sa scène, et a dit : « 20 euros qu’il se trompe sur la première phrase ! »
Tu as donné la réplique à Cillian Murphy dans Peaky Blinders. Comment ça s’est fait ?
C’était en février 2021. J’avais passé une audition pour le rôle de Jean-Claude, un mec un peu costaud qui cherche des problèmes à Thomas Shelby et j’avais conscience de ce que je dégageais avec ma carrure. J’étais pas forcément la personne qu’ils recherchaient pour ce rôle. J’avais adoré le petit passage avec un barman qui a deux trois intéractions avec Thomas Shelby donc j’ai passé l’audition pour ça aussi. Je savais que j’avais plus de chance de faire partie de l’aventure avec ça. C’était une expérience incroyable.
Le thriller qui t’a marqué ?
Le film 36 Quai des Orfèvres d’Olivier Marchal. Ça remonte un peu déjà !
Le rôle de tes rêves ?
J’aime passer d’un univers à l’autre, du théâtre au cinéma, d’un siècle à l’autre. En ce moment je suis sur une série fin XVIIIe siècle sur Benjamin Franklin. Je ne sais pas si j’ai le rôle dont je rêve, mais peut-être un truc un peu rock’n’roll à la Aerosmith. Un rôle musical me plairait bien, une histoire de groupe ou d’artiste.
Où est-ce qu’on va te retrouver en 2023 ?
J’ai commencé un workshop de théâtre à Londres donc à partir de mi-décembre jusqu’en avril, je serai sur une adaptation de Phèdre au National Theatre de Londres par Simon Stone, qui avait mis en scène Les Trois Soeurs à l’Odéon. C’est un peu le même principe : il prend une pièce et l’adapte au XXIe siècle.
Où te vois-tu dans dix ans ?
Professionnellement, je suis très heureux de tout ce qui m’arrive. Sinon qu’est-ce qu’on pourrait me souhaiter ? De la joie.
Overdose d’Olivier Marchal, disponible sur Prime Video.
Par Mathis Raymond
Photo Arnaud Juhérian