Vous voulez faire tester votre gramme acheté au prix fort ? Soyez prévenu : le dealer ne rembourse jamais.
LE TEST
Même si l’idée est plutôt salutaire, pas simple de tester son ballot de coco à Paris. La voie officielle ? N’en parlons pas, autorisations et déclarations à n’en plus finir, il faut s’y prendre des semaines à l’avance, avoir une carte de collecte*, pour peu que la requête soit validée par les autorités… Bref, tester un G, c’est plus simple en teuf qu’à Paris un vendredi en journée. À noter que l’antenne de Médecins du monde (15, boulevard Picpus) et l’association Charonne (3, quai d’Austerlitz) proposent des tests qualitatifs. Un laborantin est seul autorisé à manipuler le produit et une quantité infime suffit (0,1g). Pour déceler la présence de cocaïne, un petit échantillon est prélevé et placé dans une éprouvette avant d’être mélangé à une solution liquide. Le changement de couleur du liquide valide la présence de cocaïne. Le degré de « pureté » est visible selon l’intensité de la réaction, du clair au foncé. Et pour l’échantillon, c’est faible, moins de 20 %, à l’image de ce qui tourne dans les halls et chez les livreurs « allocoke ».
LE POIDS
Ensuite, c’est le poids du meuj qui interpelle. Pour les deux échantillons, c’était léger : 0,8 gramme vendu pour un gramme (entier) à 60 euros. Ce prix n’est pas trop élevé, mais vu qu’il en manque, ça compense. Cette pratique consiste à faire payer le poids de l’emballage au consommateur. Donc sur deux soi-disant grammes, il manque déjà un quart du produit, ce qui fait une plus-value non négligeable pour les fournisseurs.
LA COUPE
Dans le jargon du « schlag de luxe », on appelle ça la coupe « turbo ». Un véritable pot-pourri médicamenteux. Pour le côté anesthésiant, la lidocaïne, un antidouleur rapide et à effet prolongé, est très présente sur le marché parisien actuel. Pour le coup de fouet, la caféine. Cet alcaloïde reste le chouchou des coupeurs de coco, pour ses effets de stimulant psychotrope. Des traces d’amphétamines ont aussi été décelées dans les deux échantillons. Les produits utilisés pour couper la cocaïne sont très divers, mais la tendance actuelle est aux médicaments, comme la poudre de Doliprane, et celle de Perlimpinpinx ?
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L’ASPECT
On la trouve sous forme de poudre ou en cailloux. Un produit poudreux révèle généralement qu’il y a eu une coupe importante, bien qu’avec une petite presse (un simple étau de serrage), c’est très facile de la (re) mettre en bloc. En plus de la forme, on peut observer l’aspect « skyfish » (poisson ciel) ou « écaille de poisson » sur certaines cokes. Dans la légende, c’est un gage de qualité, mais dans la réalité, c’est le résultat d’un mauvais mélange des ingrédients de base et les hydrocarbures remontent à la surface, comme les flaques d’eau sur la route, avec ces jolies couleurs arc-en-ciel. / Julio Remila
Retrouvez notre dossier Coco dans le n°226 du magazine Technikart.