« LE RENOUVEAU DRUM’N’BASS ! »

utopia festival technikart

La référence des musiques électroniques à Marseille, l’Utopia Festival, créé en 2021 par Pierre-Alain Etchegaray et Aurélien Deloup, se déroulera les 27 et 28 septembre prochain, à la Friche Belle de Mai. Un Berlin en pleine cité phocéenne… On s’y croise après l’été ?

La scène électro marseillaise les connaît par cœur. À la Friche, espace monumental de près de 40 000 m2, Pierre-Alain Etchegaray a créé le Cabaret Aléatoire en 2003, entièrement dédié, depuis 2013, aux musiques électroniques, et depuis rejoint par Aurélien Deloup. L’acte fondateur du festival Utopia ?
Pierre-Alain Etchegaray : En 2013, le Cabaret Aléatoire a monté un des plus gros projets culturels de Marseille, alors capitale européenne, sur toute la Friche Belle de Mai, intitulé « This Not Music ». Sports de glisses, grande exposition autour de l’art contemporain avec près de 80 artistes, et musiques électroniques, qui a réuni 100 000 personnes en l’espace d’un mois. C’est à la fin de ce festival qu’on s’est rendu compte qu’on pouvait investir tout l’espace de la Friche pour en faire un endroit dédié aux musiques et cultures électroniques. On a commencé avec Jack in the Box Festival, qui existe encore, puis on s’est lancé sur le projet Utopia fin 2019.

En 2021, le collectif  Possession faisait sa première à Marseille chez vous. Quel est l’ADN de l’Utopia ?
Aurélien Deloup : Être au cœur des musiques électroniques actuelles. 
Pierre-Alain : Sans courir auprès de têtes d’affiche hors de prix. 

Dans un lieu aussi immense que la Friche, comment garantir une qualité sonore au rendez-vous d’une musique aussi exigeante ?
Aurélien Deloup : On travaille depuis le départ avec un sound designer, Christophe Dupin. Il fait le son des Eurockéennes, il conseille les plus grands fabricants  Coda Audio, L-Acoustics, Adamson, et il fait le son pour Jean-Michel Jarre lorsqu’il développe des systèmes.
Pierre-Alain : Nos trois scènes occupent des espaces très différents, allant du parking ouvert sur l’extérieur, à la main stage immense à la réverbe de dingue… Mais notre salle Cabaret Aléatoire est pleine toute l’année, alors il faut nous faire confiance sur ce point !

Ouvert de 19 heures à 6 heures sur deux jours, le festival est pensé comme un village où sont réunies les associations avec qui vous travaillez. En dehors de la musique, que peut-on y trouver ?
Aurélien : La déambulation fait partie de l’expérience du festival. C’est un parcours dans une ville industrielle où tu retrouves un marché d’artisans de la scène locale, liés à l’upcycling, les acteurs de la prévention et de réduction des risques de la ville, des artistes et des performances, mais aussi des jeunes créateurs et entrepreneurs qui travaillent sur l’éco-responsabilité. 

Des stands pour tester les drogues des consommateurs ?
Pierre-Alain : On collabore effectivement avec le collectif Plus Belle La Nuit, missionné par la ville et qui travaille avec l’Agence Régionale de Santé. C’est important pour les usagers, les accompagner, entamer des discussions lors du festival, et pour faire un état de l’évolution des consommations de la ville. 

Avec une programmation éclectique, à majorité féminine, allant de la Dark Techno au breakbeat ou à l’afrobeat, quelles sont d’après vous les tendances de la musique électronique actuelle ?
Aurélien : L’un des coups de cœur de nos équipes est Canblaster,  la révélation des Trans Musicales de Rennes. C’est un des membres du groupe Club Cheval, qui propose des performances live modulaires au croisement de la Bass music, du breakbeat et d’une techno acidifiée avec beaucoup de variations mélodiques. Je crois par ailleurs qu’il y a un renouveau de la scène Drum’n’Bass qui se nourrit de multiples influences jusqu’à la pop, et qui avait un peu disparu des radars à Marseille. 

En attendant l’Utopia Festival, où sortir à Marseille cet été ?
Pierre-Alain : On organise des Préludes lors desquels on investit des lieux emblématiques de la ville… Live le 4 août à la Citadelle, le 7 septembre sur le toit terrasse de La Friche Belle de Mai. Et résidence du mercredi au vendredi sur un rooftop qui n’a jamais été exploité, à deux minutes de la Gare Saint-Charles, avec un panorama sublime : c’est la résidence secondaire de notre Cabaret


Par Alexis Lacourte

 

Acid, dark techno, house groovy…

Alliant pointures et jeunes révélations, l’Utopia Festival est le rendez-vous électro de la rentrée. Top 3 des artistes à voir. 

Ellen Allien
Aurélien Deloup : « Une artiste emblématique qui a traversé les différents courants électroniques. Son label BPitch Control est une référence de la techno allemande. Sa musique a évolué, allant de l’électro  à une techno minimale ou acid . Ses sets sont toujours des expériences incroyables, et elle n’a pas joué à Marseille depuis des années – on a hâte ! »

Shlømo
« Il s’est fait connaître à Paris, à l’époque du club Concrete. Il a désormais ses propres soirées internationales – les « Welcome Back Devil ». Une référence à l’un de ses morceaux signé sur Ufo Inc., un des labels d’Ellen Allien. C’est une figure de la scène actuelle, dont la musique a évolué vers un son plus dur. »

LB aka LABAT
« Un talent et une énergie incroyables. Il a mis beaucoup de temps à s’imposer, avec une carrière mêlant Dj sets et productions. Mais aujourd’hui il a explosé tout en  restant fidèle à lui-même, traçant son chemin avec une musique groovy, funky, mélangeant les genres et les influences. C’est un exemple de persévérance. »