Mais que lisent les membres de la rédaction lorsqu’ils n’ont plus à suivre les sorties du moment ? Voici la crème livresque (à indice 50).
Légende photo : SOUS LE SOLEIL_ Notre journaliste mystère a gracieusement accepté de poser, à une condition : porter une chemise à fleurs.
JOHNNY H. ET MOI, DE FRED JIMENEZ
Bertrand Burgalat, président-directeur-général du meilleur label français, président du SNEP et émérite intervieweur politique chez nous, « B.B. » nous dévoile l’ouvrage qu’il garde dans son sac Harrod’s.
« C’est un récit hilarant, touchant, instructif, qui, comme le TaxiGirl de Mirwais, parle de musique avec beaucoup de justesse tout en allant au-delà du sujet, avec des caractères et des considérations sociales universels. »
Johnny H. et moi (Cherche-Midi, 160 p., 18,50 €)
CES GENS-LÀ, DE CHICO BUARQUE
Anaïs Dubois, journaliste-styliste du Technikart Creative Studio (vous la retrouverez sur nos shoots les plus léchés) ne part jamais en vacances sans un bouquin dépaysant assorti à son ensemble Miu Miu du moment.
« Ce roman nous emmène en balade à Leblon, un des beaux quartiers de Rio, dans le peau d’un écrivain d’une soixantaine d’années, en panne d’inspiration. Entre impasse dans sa vie amoureuse, professionnelle et matérielle, on lit sa critique précise et ironique d’un Brésil sous Bolsonaro. »
Ces gens-là (Gallimard, 168 p., 20€).
ROMAN FLEUVE, DE PHILIBERT HUMM
Louis-Henri de la Rochefoucauld, critique touzazimut et écrivain (vous le retrouverez dans nos pages Selector), se fait une idée précise de l’été : de l’aventure, des idées bancales et de l’autodérision.
« Je conseille vivement Roman fleuve de Philibert Humm. Le livre le plus drôle de l’année 2022, sorte de version française de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jérôme, vient de sortir en poche. À glisser dans son sac à dos ! »
Roman Fleuve (Gallimard, 304 p., 19 €)
LIRE AUX CABINETS, DE HENRY MILLER
Vous ne croiserez pas Sheldon Plankton dans nos locaux. Il nous envoie sa chronique depuis Hydra, où il marche sur les pas d’Henry Miller dans son complet en toile de soie.
« Avec ce petit traité, l’immortel Henry Miller fait écho au nostalgique Sur la lecture de Proust et se lance dans une métaphysique du petit coin, analysant ce que nos littératures intimes disent de nous. Sûrement la lecture la plus essentielle après celle de la Bible. »
Lire aux cabinets (éditions Allia, 64 p., 6,40 €)
ROUSSE, DE DENIS INFANTE
Alexis Lacourte, notre chef de rubrique culture, (un savant mélange de Lester Bangs et Bugs Bunny), s’est laissé tenter par un doux conte pour estivants de 7 à 77 ans. (Ouf, on échappe donc à Michaux en lecture de plage !, ndlr).
« Une renarde part de son foyer à la recherche d’un ailleurs étrange, dangereux, finalement exquis, palpitant et flamboyant. Que vous soyez sur la plage, dans un jardin, à la montagne ou dans votre appartement, ce primo-romancier de 70 ans vous emportera dans le monde poétique, parfois bizarre, de l’aventureuse Rousse. »
Rousse ou les beaux habitants de l’univers (éditions Tristram, 132 p., 16.50 €).
JEAN CAU, L’INDOCILE, DE L. MARINO & L. MICHAUD
Violaine Epitalon, implacable rédactrice en chef adjointe du plus beau mag de Paris, a toujours un livre dans la poche droite de son Westwood oversize. Mais quel titre aura les honneurs de son tote-bag (c’est bien un Orlebar Brown ?, ndlr) cet été ?
« De cette biographie, on ne réchappe pas indemne. On s’y accroche comme à cinq heures du matin au zinc du Tabou, haut sanctuaire du Paris des années 1940 où Jean Cau a écumé sa jeunesse. Né à Bram (Lauragais), élevé par des parents ne parlant que l’occitan, Jean Cau a bravé les « poitrines creuses » de la capitale pour y tracer un sillon particulier : il fut secrétaire de J.P. Sartre, journaliste tête brûlée pour l’Express sous le règne de JJSS, puis chez Paris Match, écrivain goncourisé qui ne sut écrire que sur lui… Une mention spéciale pour le très bel hommage rendu grâce à l’auteur des Croquis de Mémoire au pays de l’Aude. Il était temps. »
Jean Cau, L’indocile (Gallimard, 336 p., 15,99 €)
PHEW, EH READERS?, DE TOM HIBBERT
Laurence Rémila, vénéré Réd-Chef, a une règle d’or dès qu’il s’agit de vacances d’été : ne jamais dévoiler le nom de l’île des Cyclades qu’il affectionne tant, pour la préserver « des médias parisiens ». (Je crois que c’est Syros, ndlr.)
« C’est le secret le mieux gardé des passionné(e)s de presse mag. Le meilleur titre des années 1980 était ni The Face, ni même Spy, et encore moins Actuel, mais Smash Hits, un quinzomadaire pour ado british. Ourdi par d’anciens journalistes rock, cet objet parfaitement pop (c’est-à-dire : drôle, piquant et coloré) se vendait à un million d’exemplaires. Sont compilés ici les articles de sa plume la plus inventive et acide, Tom Hibbert (1952-2011), ainsi que les souvenirs émus des anciens collègues de ce drôle de zig. Leçon de style, leçon de vie.»
Phew, Eh Readers?: The Life and Writing of Tom Hibbert, (Rock’s Back Pages, 362 p., 22£)