Énorme vedette de la télé américaine, l’acteur Neil Patrick Harris est à l’affiche de Matrix Resurrections. Il revient pour nous sur la saga visionnaire des sœurs Wachowski, prédictrice des méta-mondes.
Comment avez-vous fait pour pénétrer dans la matrice du tant attendu Matrix Resurrections ?
Neil Patrick Harris : J’ai rencontré Lana [Wachowski]. C’est un être humain formidable et une grande artiste. Tout ce qui sort de son cerveau est extraordinaire. Nous avons passé du temps ensemble, nous nous sommes raconté nos vies. D’après ce que j’ai compris, elle aime passer du temps avec les gens qu’elle va embaucher. Nous nous sommes très bien entendus et je suis allé à San Francisco. J’ai travaillé quelques scènes et j’ai décroché le job.
Vous êtes un fan de la saga ?
Bien sûr, et je n’en reviens pas que le premier Matrix date de 1999. Le message sur la transformation ou le libre-arbitre est plus que jamais d’actualité.
Et quelle pilule choisiriez-vous, bleue ou rouge ? (Dans le premier Matrix, Morpheus propose à Néo : « Choisis la pilule bleue et tout s’arrête, après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge : tu restes au Pays des Merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre. », ndlr.)
Ah ah ! Parfois la bleue, parfois la rouge… Il faudra bien choisir sa pilule !
Et que pouvez-vous révéler de votre personnage ? Êtes-vous le super méchant du film ?
Non ! Je joue le psy de Keanu Reeves, The Analyst. Neo a quelques problèmes avec la réalité et il consulte pour essayer d’y voir plus clair dans sa vie compliquée.
Vous n’êtes donc pas une version plus jeune de L’Architecte ?
(Il ne répond pas vraiment, méfiance, ndlr.) J’étais tellement content d’être dans Matrix Resurrections, j’aurais accepté n’importe quel rôle. Il y a très peu de sagas aussi énormes, peut-être les Star Wars ou les films Marvel ou DC.
Vous avez de grosses scènes de baston ?
Non, malheureusement ! Mais j’ai assisté aux entraînements, et j’aurais tellement voulu être à leurs places. Les acteurs suaient dans leurs t-shirts, balançaient des coups de pompes, flinguaient à tout va et faisaient des acrobaties accrochés à des câbles… Et moi, je reste assis dans mon fauteuil…
Aux Etats-Unis, Matrix Resurrections va sortir simultanément en salles et sur la plateforme HBO Max. Cela signifie-t-il le déclin de la salle ?
Oh, j’aime beaucoup HBO Max et j’ai un film de Noël, 8-Bit Christmas, qui va bientôt être diffusé sur cette plateforme. J’espère que les gens auront envie de découvrir Matrix Resurrections sur l’écran le plus grand possible, dans les salles de cinéma, mais je comprends également qu’on veuille le voir dans le confort de son salon. Ce n’est absolument pas la mort du cinéma, c’est simplement la technologie qui change. À la maison, les gens sont maintenant équipés d’écrans géants et de super sound-systems et ils peuvent avoir une belle expérience ciné, sans avoir à se rendre dans une salle de cinéma. Mais je pense que le public voudra néanmoins découvrir ce Matrix sur grand écran, avec d’autres fans.
Avez-vous vu le film ?
Nooon. Pas encore, j’espère que mon rôle n’a pas été coupé au montage (rires). J’ai été ravi de découvrir que j’étais dans la bande-annonce. Certains membres du casting l’ont déjà vu à San Francisco mais moi, je suis à New York. Je sais que Lana peaufinait encore la post-production.
Est-ce que ce Matrix Resurrections aura une ou plusieurs suites ?
Honnêtement, je n’en sais rien, personne ne m’a rien dit sur le tournage. Mais dans cette industrie, vous ne savez jamais ce qui va se passer…
Vous êtes très actif sur Instagram où vous postez de nombreuses photos de votre mari et de vos deux jumeaux nés par GPA en 2010. Dans l’Amérique contemporaine, est-ce un acte politique ?
(Silence plus long.) Oh non, pas du tout. Je poste simplement des photos de ma vie familiale, des photos de vacances, comme tout le monde. Je n’y ai jamais songé de cette façon. Nous sommes simplement une famille comme les autres, n’est-ce pas ?
Matrix Resurrections de Lana Wachowski : en salle le 22 décembre.
Entretien Marc Godin