« L’ÉTÉ TRANQUILLE »

Baptiste Masseline technikart summer

Révélation de la série Nudes, Baptiste Masseline est également champion de karaté… Alors, lorsqu’il nous partage ses plans plage, on l’écoute. Rencontre sous les tropiques (enfin, presque).

Dans la série Nudes, qui traite de revenge porn, tu interprètes Victor, le harceleur. Un rôle intense ?
Baptiste Masseline : Avec la réalisatrice Andréa Bescond, on souhaitait que les gens s’attachent à lui, parce qu’un harceleur peut être n’importe qui. Ça a été un travail pointilleux, j’ai bossé chaque ligne intensément, pour être tantôt menaçant, tantôt mielleux, qu’il soit humanisé parfois, déshumanisé d’autres fois.

Comment as-tu abordé ce rôle d’agresseur ?
J’ai essayé de prendre de la distance avec le point de vue du personnage, parce que je voulais avoir une position neutre. Avec Andréa, nous voulions que Victor soit humain, un type à l’apparence normale, et non un gars tapis dans l’ombre et effrayant. Il fallait lui trouver un côté attachant, parce que c’est un jeune perdu et paumé, en manque de communication avec ses parents, livré à lui-même. Andréa a une vision très saine de la chose, qui a permis d’apporter de nombreuses couches à ce personnage.

Vrai que tu réécris tous les textes que tu vas jouer pour les apprendre le mieux possible ?
Oui, il y a un milliard de manières de dire chaque mot, alors je teste. Je veux surtout être prêt chaque fois que j’arrive sur un plateau de tournage.

Est-ce plus difficile de sortir d’un rôle comme celui-ci, où tu tournes toute la journée, sans pause entre les scènes ?
J’ai commencé ce métier sachant qu’il y aurait des moments de creux. Mais je m’en sers comme temps libre pour me compléter en tant que comédien. J’apprends le piano, je fais du karaté et du tango. Si je garde l’assiduité que j’ai dans mes cours, je pourrai proposer d’autres choses au cinéma.

Baptiste Masseline technikart summer
« LIME » À LA JOIE_
Baptiste est l’as des caïpirinhas. Fun fact : il a toujours un citron vert dans sa poche.


À 11 ans, un grave accident de voiture a été un moment de rupture dans ta vie, après quoi tu t’es mis à fond dans le sport, en particulier le karaté.
J’ai été champion de Paris cette année, pour la septième fois… Cet accident est la plus grande chance que j’ai eue dans ma vie. Il m’a obligé à un travail de réflexion très jeune qui me permet aujourd’hui d’avoir plusieurs vies et d’être à 200%.

Un rêve de faire l’épreuve de karaté aux JO ?
Je n’ai pas le niveau… Ni le temps… C’est un complément. Mais beaucoup de choses se rejoignent entre le karaté et le cinéma, en particulier le respect du partenaire, la rigueur dans le travail, la résilience… Ça permet d’acquérir une belle humilité.

Ta discipline sport ?
Je me lève, je mange une banane puis je fais 50 pompes, 100 abdos, de la corde à sauter… Je suis hyperactif, le sport m’a aidé dans mon métier. Sur Nudes, c’est ce qui m’a aidé. Le rythme était effréné. Si je n’étais pas à fond, le tournage s’arrêtait. C’est une bonne pression.

On t’a également aperçu au défilé Louis Gabriel Nouchi.
J’ai adoré le rencontrer. La mode ne sera jamais mon métier principal, c’est en complément de celui d’acteur. Je ne veux surtout pas avoir de temps mort. C’est ce que j’ai aimé quand j’ai commencé mon métier, de ne pas avoir un quotidien monotone, de me faire grandir, d’apprendre à me connaître de mille façons différentes – la mode, le sport, les divers rôles que j’aborde. 

Tu apparais aussi dans la série Beyond Black Beauty. Un rêve d’USA ?
C’était beaucoup de stress, mais l’expérience m’a conforté dans l’idée de pouvoir tourner en anglais car la réalisatrice m’a rassuré quant à mon accent ! Il paraît qu’il est plutôt américain…

Où en est l’écriture de ton premier film ?
La seconde version est terminée. Je travaille avec le scénariste Marius Gachot. Ça avance très bien. C’est à propos d’une histoire vraie, dont je tiens pour le moment à garder le secret.

J’ai ouï dire que tu surfais un peu vers Lacanau. Ton morceau de l’été pour te rendre à ton spot ?
« Kiss The Sky », de Shawn Lee’s Ping Pong Orchestra !

L’été pour toi ?
C’est le calme des endroits peu fréquentés, où je peux être à l’air libre… Tranquille !


Par Alexis Lacourte
Photos : Jeanne Pieprzownik