MAKE LOVE NOT WAR ?

edito technikart 249

D’abord, le sujet qui fâche. C’était le 7 avril dernier, en fin de journée et, ici au mag’, nous vaquions à nos occupations (trouver des idées, les transformer en articles, descendre les bouteilles vides de 1664 à la cave). Ailleurs, dans le studio d’Arts-Mada, « le média citoyen indépendant le plus dynamique de la métropole Parisienne » (c’est-à-dire : une web-radio inconnue de Villejuif), deux hommes taillent le gras. S’y échangent des propos sur l’état de la variété française en 2021. Frédéric Julien, mi-animateur perma-smile (il a bien étudié la statue Grévin de Courbet), mi-cyborg en phase de débranchement (aussi) laisse parler son invité. 
Fabien Lecoeuvre, jeune sexa’ au service des stars de la variét’ la plus cheap depuis toujours (vivants ou morts, ils ont en commun une musique épouvantable et une passion pour les nymphettes), part dans un laïus décliniste. En roue libre total, il finit par s’attaquer au physique de Hoshi, cette jeune espoir mainstream (elle passe sur NRJ) aux prises de positions LGBT qu’il n’imagine pas en poster dans une chambre d’ado. (Comme il a tort, mais passons.) La séquence étant filmée, elle squattera les réseaux plusieurs jours durant. Les condamnations s’enchaînent, et la chanteuse de « Amour Censure », se contente d’un tweet moqueur : « On lui offre un poster ou un miroir ? ». Efficacité classe.
Nous la retrouvons peu de temps après, alors qu’elle gère cette « séquence » médiatique en prenant de la hauteur. Comme si, dans le dialogue de sourds entre la génération de vingt ans et celle des boomers, les premiers se devaient de faire preuve d’une bienveillance à toute épreuve pour espérer un jour convaincre les seconds… 
En vain ? Pas sûr. En partant de cette expérience, nous sommes allés à la rencontre d’autres « love-activistes », ces militants tout en douceur qui prennent exemple sur l’Anglaise Sarah Corbett : « Si nous voulons un monde beau, gentil et juste, notre activisme ne devrait-il pas être beau, gentil et juste ? » À méditer… en lisant un magazine beau (toujours), gentil (parfois) et juste (on fait de notre mieux). 

Bisous, on se retrouve dans un mois,

Laurence Rémila
Rédacteur en chef