Le 15 octobre 2024, dans le cadre de Paris+ Art Basel, la Galerie d’Eylau à Paris a accueilli une table ronde intitulée « Métarenaissance : Building the Future ». Cet événement, orchestré par Yana Germann, fondatrice du mouvement Métarenaissance, s’est penché sur les intersections entre art, technologie et mode pour imaginer un avenir plus harmonieux. Ce mouvement, porté par une vision innovante, vise à transcender les défis posés par l’ère numérique et à aligner l’innovation sur des valeurs humaines.
L’exposition personnelle de Yana Germann, « La Métarenaissance », actuellement visible à la Galerie d’Eylau, forme la toile de fond de cette exploration culturelle. L’œuvre se concentre sur le carrefour où se trouve l’humanité aujourd’hui, oscillant entre un avenir empreint d’amour et de collaboration, ou un autre dominé par la peur et la répression. La vision de Germann appelle à un changement civilisationnel en proposant une nouvelle renaissance, où l’humain coexiste harmonieusement avec la technologie tout en préservant l’authenticité, la communauté, et l’individualité.
RÉFLEXIONS CROISÉES SUR UN FUTUR ÉCOSYSTÉMIQUE
Modéré par Eugenia Durandy de Naurois-Turgot, commissaire d’exposition et consultante en œuvres d’art, le panel a rassemblé des voix avant-gardistes comme Nicolas Bourriaud, fondateur du Palais de Tokyo et de The Radicants, ainsi que Pierre et Maurine Sigg, de la Sigg Art Foundation. L’événement a également intégré des interventions virtuelles, brouillant les frontières entre le physique et le numérique, grâce à des intervenants tels qu’Auronda Scalera et Alfredo Cramerotti de Digital Dubai, Demi Karanikolau de Harper’s Bazaar et Noam Segal du Guggenheim New-York.
Nicolas Bourriaud a partagé son point de vue sur la nécessité de créer une « pensée écosystémique » en art : « Deleuze disait : l’herbe pousse par le milieu. Vous nourrissez un projet écosystémique, une façon de composer sans début ni fin, une manière de penser que j’appelle écosystémique ». Cette perspective éclaire la Métarenaissance comme un mouvement qui ne se contente pas d’adopter la technologie, mais qui redéfinit les rapports entre innovation et nature humaine.
LES AVATARS DE YANA GERMANN : UN VOYAGE INTROSPECTIF ENTRE LE PHYSIQUE ET LE NUMÉRIQUE
L’une des particularités marquantes de l’exposition est la présentation par Yana Germann de ses cinq avatars. Ces entités numériques, extraites de sa propre conscience via la technologie, agissent comme des outils d’introspection. À travers eux, Germann offre une approche singulière de la découverte de soi, dans laquelle le spectateur est invité à réfléchir sur sa propre identité en ce début d’ère numérique. « Ces avatars m’aident à naviguer dans l’individuation personnelle et la transformation spirituelle », explique Germann. « Ils servent de guide universel pour la construction de l’identité, fusionnant le physique et le numérique. »
Ce procédé artistique, qui commence par la création de sculptures physiques, permet à Germann de les numériser et de les manipuler grâce à des logiciels 3D, pour ensuite les réinventer sur toile à l’huile. « Ma pratique fusionne les médiums traditionnels et l’innovation technologique, préservant la sensualité des matériaux tangibles tout en intégrant les possibilités offertes par l’amélioration numérique », précise-t-elle.
À travers cette démarche multidisciplinaire, Yana Germann s’interroge sur la manière dont la technologie peut enrichir notre compréhension de l’identité humaine. L’exposition explore ainsi l’idée que l’ère numérique n’est pas seulement un espace de transformation technologique, mais aussi un lieu où l’humanisme et la technologie coexistent pour permettre une meilleure compréhension de soi.
VERS UNE RÉVOLUTION CULTURELLE ?
La table ronde « Métarenaissance : Construire l’avenir » a donné lieu à des discussions riches : les intervenants ont partagé leur vision d’un futur dans lequel la Métarenaissance pourrait redéfinir le paysage culturel. Les échanges se poursuivront avec des collaborations à venir, nourrissant un dialogue sur la manière dont ce mouvement pourrait influencer notre avenir commun. Germann conclut sur une note optimiste : « La technologie facilite cette exploration de soi et démontre comment les outils numériques peuvent enrichir notre expérience personnelle, tout en nous guidant vers un avenir où humanisme et technologie coexistent en harmonie. »
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, l’exposition « La Métarenaissance » reste ouverte au public à la Galerie d’Eylau.