Noham Edje, 25 ans, est fougueux et ambitieux, comme son personnage de flic dans Ourika. Il est également talentueux et il devrait bientôt s’imposer comme une des nouvelles stars du cinéma français.
Légende photo : REGARD DE KILLER_ Flic à la brigade des Stups, William est porté à l’écran par Noham Edje, découvert dans Les Amandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.
Comment avez-vous débuté ?
Noham Edje : J’ai 25 ans, j’ai grandi à Besançon et je suis venu à Paris il y a cinq ans pour faire du cinéma. Petit, ma mère m’avait inscrit dans un cours de théâtre car j’étais bègue.
Ça ne s’entend pas du tout.
C’est parce que j’ai beaucoup travaillé et que je me sens en confiance. Ma mère m’a mis dans un cours de théâtre car elle avait entendu le politicien François Bayrou dire qu’il avait fait la même chose étant petit. Je n’y suis pas resté longtemps et j’ai arrêté de bégayer vers 20 ans. Avant, je ne pouvais simplement pas parler.
Comment avez-vous débuté ?
J’ai trouvé une chambre de bonne dans le 8e, j’ai bossé comme serveur dans des restaurants et je me faisais tout le temps virer car je n’étais pas assez sérieux. Sur Facebook, je cherchais les castings de courts et longs-métrages et j’y passais des heures. J’ai fait deux mois dans une école vraiment nulle, je suis passé par l’association 1000 Visages, et j’ai intégré l’école nationale de Bobigny. Mais je voulais absolument tourner et après neuf essais, j’ai eu un rôle dans Les Amandiers.
Comment s’est passé le tournage avec Valeria Bruni-Tedeschi, qui a l’air d’avoir des méthodes peu conventionnelles ?
Dès le début, j’ai compris que j’étais fait pour cela, j’ai eu une révélation, j’étais enfin à ma place. Valeria m’a tellement apporté, elle m’a donné, ainsi qu’aux autres comédiens, un amour immense, elle nous a débloqués, elle nous apporté la liberté. Elle m’a aussi appris à m’aimer. Elle m’a ouvert une porte et je suis entré dans ce métier. J’ai également compris que j’étais un produit. Je suis un commerçant de moi-même et j’ai envie de faire de grandes choses.
On vous a également vu dans la série Bardot où vous jouiez Jean-Louis Trintignant.
J’ai eu cette chance, c’était incroyable. J’aime d’amour Christopher Thompson et sa mère, Danièle. J’ai beaucoup travaillé ma diction, j’ai regardé des tas de films avec Trintignant, des entretiens. Le premier jour, je commence à jouer et Christopher me dit qu’il ne veut pas de cela, qu’il souhaite quelque chose de plus moderne. J’étais dégoûté (rires).
Il vous ressemble ?
Probablement. Comme lui, j’ai envie d’aller vite. Mais William fait de graves erreurs et se fait salement réprimander.
Combien de temps avez-vous tourné ?
J’ai eu 62 jours de tournage sur 80, c’est énorme. Je me suis pas mal entraîné. Grâce à Clément Godart, un ancien flic, je suis allé au 36 quai des Orfèvres, je me suis entraîné avec des policiers, j’ai tiré chez Maratier (société spécialisée dans la location d’armes, ndlr)… Comme je fais beaucoup de sports de combat, tout s’est bien passé lors de mes scènes de baston avec mes chorégraphes/cascadeurs.
Et Booba ?
Je ne le l’avais jamais rencontré avant, et j’ai découvert quelqu’un de très sympa, il parle avec tout le monde, on a discuté de plein de choses. Il ne fait pas du tout la star. Et devant une caméra, il est très charismatique. On comprend pourquoi il est cette star du rap depuis vingt ans.
Il vous a forcé à écouter sa musique ?
J’adore le rap, j’en écoute énormément, mais… Ninho reste celui que j’écoute en boucle !