C’est le film le plus excitant de la croisette : un western d’une trentaine de minutes réalisé par Almodóvar grâce au soutien de la maison Saint Laurent et de son audacieux directeur artistique, Anthony Vaccarello. Rencontre au soleil.
Il y a deux ans, Pedro Almodóvar sortait La Voix humaine, d’après Cocteau, un moyen-métrage de 28 minutes, un festival Tilda Swinton, col roulé rouge-sang, une hache à la main. Après des années de gros mélos plein de papiers peints criards et d’actrices au bord de la crise de nerf, Pedro retrouvait le feu nucléaire de ses débuts, quand il bricolait des films bourrés de larmes, de sperme et de sang. Un vrai miracle, comme si l’on avait retrouvé un amour de jeunesse. Léger, aérien, Almodóvar osait tout, et surtout l’artifice. Enfin, son cinéma se faisait caresse…
Dans Strange Way of Life, un western de 31 minutes, il est également question d’un amour de jeunesse. Il y a des calibres fumants, des chevauchées fantastiques, mais surtout deux cowboys – magnifiques Pedro Pascal et Ethan Hawke – qui s’aiment ou se sont aimés. Produit par Anthony Vaccarello, grand manitou de Saint Laurent, le film tire juste et foudroie. À 73 ans, Pedro prouve qu’il est aussi transgressif et inspiré qu’à ses débuts. Et il déploie un spleen qui contamine tout le Far West car Strange Way of Life est aussi beau que triste, comme une chanson de fado.
Fin avril, Madrid est une fournaise à cause d’une canicule précoce. Cheveux blancs, barbe blanche, emmitouflé dans un hoodie noir qui lui donne l’air d’un séminariste, Pedro a demandé la présence d’une traductrice pour la précision de ses propos. Dans sa bibliothèque trônent des livres, des Blu-ray et, entassée dans un coin, une multitude de récompenses dorées (un Oscar, un Lion d’or, des Goyas…). Vamos !
Bonjour Pedro, vous allez bien ?
Pedro Almodóvar : Oui, très bien. Isabelle, la traductrice, est un peu en retard. On commence l’entretien en anglais ? Qu’avez-vous pensé de Strange Way of Life ?
Je l’ai adoré, mais je l’ai trouvé trop court.
Quand j’ai commencé à écrire Strange Way of Life, je pensais à de nouveaux formats, pas à un long-métrage. Je voulais raconter une conversation entre deux cowboys après une nuit d’amour sauvage. J’ai l’impression qu’avec les plateformes, on voit de plus en plus de moyens-métrages, des œuvres atypiques, de 30, 40 minutes, voire une heure. Il y a plus de flexibilité. C’est l’histoire qui a induit la durée. (Isabelle arrive, Pedro ne se fait pas traduire les questions mais répond exclusivement en espagnol. )
Après La Voix humaine, avec Tilda Swinton, vous revenez au format court. Est-ce pour la liberté, vous mettre en danger, pour revenir à vos débuts où vous avez réalisé une douzaine de courts-métrages ?
En vérité, un format comme celui-ci te donne beaucoup plus de libertés qu’un long-métrage. Cela ne signifie pas que je ne tourne pas mes longs en toute liberté, je les réalise vraiment en totale liberté. Mais avec une narration de trente minutes, tu peux exprimer les choses différemment. Par exemple, La Voix humaine n’a de sens qu’avec ce format, la longueur que je lui ai donné. Ça ne collerait pas sur 90 minutes car pour moi, un long-métrage est beaucoup plus engagé dans la réalité, beaucoup plus qu’un court.
Vous avez abordé le film noir, multiplié les hommages à Hitchcock, le mélo et maintenant le western. Pourquoi vous lancer, à 73 ans, dans ce genre qui paraît tellement éloigné de votre univers, même si à la fin des années 1990, vous avez voulu adapter L’Homme qui tomba amoureux de la lune, de Tom Spanbauer ?
Vous avez raison. J’ai découvert le western sur le tard. Avant mes vingt ans, je n’étais pas du tout fan du genre. Comme le film noir, j’ai découvert le western dans toute son ampleur après mes vingt ans et aujourd’hui, le film noir et le western sont mes deux genres favoris. Dans les années 1990, j’avais acquis les droits de L’Homme qui tomba amoureux de la lune, du romancier Tom Spanbauer, pour une adaptation en espagnol. Après un premier traitement, j’ai voulu collaborer avec des écrivains américains et je n’ai pas eu de chance. Je me suis adressé à des spécialistes du genre et aucun d’entre eux n’a osé, car le matériau d’origine leur paraissait peut-être trop inflammable, l’histoire d’un Indien gay, prostitué par sa mère adoptive, d’un cowboy homo… Ils n’ont pas voulu travailler sur le sujet et je peux même vous donner leurs noms : Larry McMurty (futur scénariste du Secret de Brokeback Mountain, qui lui rapportera un Oscar en 2006, ndlr), et Denis Johnson, un écrivain alcoolique qui avait pourtant l’habitude de se confronter à des thèmes très durs. J’ai donc abandonné…
Avec Strange Way of Life, vous donnez à voir des cowboys gays alors que le western est un des genres les plus masculins qui soit.
J’ai écrit ce film en réaction aux westerns traditionnels. Je n’ai rien contre, mais je trouve qu’il n’y a que des personnages masculins stéréotypés et que les personnages féminins n’ont que très peu de force ou d’importance. À ce stade de ma carrière, ce que je voulais, c’était de faire ce qui m’intéressait dans le genre western. Et ce qui m’attirait, c’était d’avoir deux personnages d’âge mûr qui parlent de leurs désirs. C’est vraiment le cœur du film. D’ailleurs, la première scène que j’ai écrite, c’est cette longue conversation entre les deux cowboys, après cette nuit orgiaque d’alcool et de sexe, où chacun donne sa vision du désir. C’est le cœur du film.
« LE PLAISIR SEXUEL EST LA MEILLEURE FAÇON DE LUTTER CONTRE LA MORT. »
Je crois savoir que cette conversation entre deux cowboys après l’amour, c’est un petit bout d’histoire que vous aviez écrit il y a longtemps déjà et que vous aviez archivé dans votre ordinateur.
J’ai l’habitude de développer des idées sur quelques pages et je les garde dans mon ordinateur. Pour revenir à la genèse de mon western, c’est vrai que j’avais écrit il y a longtemps ce petit texte. Deux cowboys qui avaient eu une aventure étant jeunes et qui se retrouvaient. Cette longue conversation sur le désir – l’un ne le reconnaissait pas et l’autre insistait – était très théâtrale car tout se passait dans une chambre à coucher. Il y a trois ans, à Los Angeles, je rencontre Anthony Vaccarello, le directeur artistique de Saint Laurent, et il me dit qu’il aimerait beaucoup faire un film avec moi. Aussitôt, j’ai repensé à mes cowboys et j’ai repris mon texte pour en faire un scénario de trente minutes. J’ai écrit la première partie, comment ils se retrouvent dans ce lit, puis la suite. Anthony a aimé et nous avons décidé d’en faire un film.
Va-t-on retrouver cette histoire dans votre recueil de nouvelles El Ultimo Sueño ?
Le livre est sorti fin avril en Espagne. En France, il sortira chez Flammarion, dans quelques mois, mais je ne connais pas la date exacte. C’est un recueil de douze nouvelles, des nouvelles originales, c’est de la littérature, et donc mon histoire de cowboys ne sera pas dans ce recueil. Mais il y a une histoire qui est à l’origine de La Mauvaise éducation, écrite il y 25 ans ; c’est la graine du film, même si celui-ci est différent, plus ample.
Vous avez déclaré que l’étrange façon de vivre à laquelle fait référence le titre du film fait allusion à un fado d’Amália Rodrigues, dont les paroles suggèrent qu’il n’y a « pas d’existence plus étrange que celle que l’on vit en tournant le dos à ses propres désirs ». C’est le cœur du film, mais vous, avez-vous tourné le dos à vos propres désirs ?
Comment te dire ? Ça dépend des périodes de ma vie… Dans ma jeunesse, j’ai eu la chance de désirer et d’être désiré par la même personne et je me suis donné entièrement à ce désir. Cela s’est passé à deux ou trois reprises dans ma vie, pas énormément mais deux ou trois fois ! Mais le désir a une fin… Il faut se laisser emporter par le désir, même s’il peut y avoir de la douleur. Je pense qu’il faut faire l’expérience de cette douleur, mais il est important de ne pas s’y complaire, de ne pas rester paralysé dans la douleur. Il faut dans son existence connaître le désir et il est important d’essayer de le satisfaire. Cela vous enrichit, et il faut lui être fidèle.
Vous êtes le cinéaste du secret, du désir masculin sans cesse frustré, de la proximité sensuelle entre l’amour et la mort. Ces thèmes sont une nouvelle fois au cœur de votre western.
Le désir peut prendre différentes formes tout au long de la vie, en fonction de votre âge. Mais c’est vrai que plusieurs fois dans mes films, il y a une scène de sexe tout de suite après une mort. C’est parce que je pense que le plaisir sexuel est la meilleure façon de lutter contre la mort. Pour ce qui est des désirs insatisfaits dans mes films, mes personnages ne passent pas toute leur existence frustrés ou insatisfaits. À une époque de leurs vies, ils ont pu satisfaire leurs désirs et puis, ils se retrouvent dans une autre époque, dans d’autres circonstances. Le western est un genre masculin, et il faut tenir compte que mon film se déroule au début du XXème siècle, une époque où le désir entre hommes était secret et où il devait absolument le rester. Mais dans leur jeunesse, mes personnages ont éprouvé du désir et ils ont pleinement joui de la satisfaction de ce désir à ce moment-là.
Vous avez tourné ce film avec le « gang Almodóvar » : votre directeur artistique, votre décorateur, votre directeur de la photo, votre monteur… Mais cette fois-ci, il y a Anthony Vaccarello aux costumes. Comment avez-vous collaboré ?
Je suis très satisfait de cette collaboration. Nous avons choisi les vêtements ensemble. La maison Saint Laurent se caractérise souvent par ses couleurs noires, grises, sombres, et les premières propositions d’Anthony allaient plutôt dans ce sens. Mais j’ai décidé de m’inspirer des westerns classiques et de voir comment ces films avaient habillé les cowboys, comment le cinéma a donné à voir cette période. Nous avons fait ce travail ensemble et nous nous sommes aperçus que pendant des décennies, les hommes étaient tout le temps habillés de la même façon. La seule chose qui changeait était le gilet. Les shérifs étaient très élégants avec une veste et une cravate bolo-tie (également appelée cravate texane, qui consiste en une cordelette attachée par une barre ou une agrafe ornementale, ndlr), et parfois des gilets de soie. Je me suis beaucoup inspiré des films de Burt Lancaster et de Kirk Douglas, notamment Le Dernier train de Gun Hill (John Sturges, 1959) ou Règlements de comptes à OK Corral (John Sturges, 1957) et bien sûr du Lancaster de Vera Cruz (Robert Aldrich, 1954), qui est à l’origine du costume en cuir intégralement noir du fils de Silva, campé par Pedro Pascal. Pour mes actrices, je me suis inspiré des personnages féminins d’El Dorado, d’Howard Hawks. J’ai été inspiré également par des bijoux mexicains et j’ai envoyé à Anthony de nombreuses références. Saint Laurent a un atelier, avec une équipe extraordinaire, où ils ont pu reproduire exactement ces bijoux.
« UN WESTERN AVEC PLUS D’INTENSITÉ ! »
Et la sublime veste verte de Pedro Pascal ?
C’est la seule chose qui pourrait paraître extravagante, car les cowboys portaient plutôt des chemises à carreaux et de petits foulards autour du cou. Je voulais un peu de couleur pour Pedro, notamment pour la veste et sa chemise à carreaux. Pour cette veste, je me suis inspiré d’un film avec James Stewart, Bend of the River (Les Affameurs, Anthony Mann, 1952, où il porte effectivement une veste… verte, ndlr). C’est incroyable, James Stewart semble terriblement sérieux dans cette veste.
Est-ce que cette veste sera en vente chez Saint Laurent ?
Elle a été créée spécialement pour le film. Est-ce qu’elle sera en vente, je n’en sais rien. Ce serait une très bonne question pour Anthony.
Vous avez déjà travaillé avec des acteurs anglo-saxons comme Peter Coyote ou Tilda Swinton. Pour celui-ci, vous avez choisi Ethan Hawke et Pedro Pascal. C’est difficile de diriger des acteurs américains ?
Non, non. Mais je me souviens que j’avais eu des problèmes avec Peter Coyote. Pour Kika (1993), il m’avait promis d’apprendre l’espagnol en sept mois, chose qu’il n’a bien sûr pas faite… Je voulais qu’il garde son accent américain, mais il n’y arrivait pas. Je ne sais pas si c’était un problème d’oreille, mais c’était un vrai cauchemar. En revanche, je n’ai eu aucun problème avec Tilda, Ethan ou Pedro. Ethan et Pedro étaient parfaits pour mes personnages, ils avaient toutes leurs caractéristiques, en plus, ce sont de très bons acteurs. Vous savez, j’ai également réalisé ces deux moyens-métrages pour voir si j’étais capable de tourner en anglais, car mon anglais est relativement limité. Comme des tests avant de passer à un long-métrage intégralement en anglais. Et il faut avouer que le résultat est très positif.
Avez-vous tourné à Almeria comme les westerns de Sergio Leone ? Est-ce que ces westerns italiens ont eu une influence sur vous ?
J’ai bien sûr tourné près d’Almeria, dans un village où Sergio Leone a tourné La Trilogie du dollar, avec Clint Eastwood. C’est exactement le même décor. Mais il y a cinquante ans, ce décor était rutilant donc artificiel. Aujourd’hui, ce village a été battu par les vents des millions de fois, il est plein de poussière, et il fait beaucoup plus authentique que dans les années 1960. Nous avons également tourné dans le désert que l’on voit dans les westerns de Leone. Il a révolutionné le genre, lui a donné une nouvelle identité, avec ses incroyables gros plans, sa violence, la musique d’Ennio Morricone et la guitare électrique. Mais je n’ai pas pris les films de Leone pour référence. Je voulais réaliser un western plus classique, c’était plus adapté à ma démarche, même si dans mon western, il se dit des choses que l’on n’entend pas dans un western classique. Cela me permettait d’avoir plus d’intensité dans les séquences et les intentions.
Vous êtes heureux de monter une nouvelle fois les marches du festival de Cannes pour Strange Way of Life ?
Bien sûr. Cannes, pour moi, c’est le lieu où l’on fête le mieux le septième art, et donc, peut-on rêver d’un meilleur endroit pour le baptême de son film ? Cannes, Berlin et Venise sont plus nécessaires que jamais parce qu’ils présentent des films d’auteur dans une période difficile pour le cinéma. C’est dur de faire des entrées après la pandémie. À Cannes, on célèbre le cinéma d’auteur et donc je suis ravi d’y venir une nouvelle fois. Le film sortira dans les salles françaises le 16 août et le 26 mai en Espagne, juste après Cannes.
Vous avez souvent déclaré que votre vie était basée sur le cinéma, que vous viviez pour faire des films. J’ai cru comprendre lors de cet entretien que vous envisagiez un long-métrage américain ?
Ma compagnie, El Deseo (Le Désir, ndlr) n’aime pas trop que je dévoile nos projets. C’est vrai que je prépare un film, en anglais, tourné en partie aux États-Unis. Mais cela ne sera pas un film américain, puisque ce sera une production européenne d’El Deseo. J’en suis encore à la préparation, aux contrats avec les acteurs, mais ce sera pour l’année prochaine.
Strange Way of Life : en salle le 16 août
Entretien Marc Godin
Photo Nico Bustos
ANTHONY VACCARELLO : « ENTRER DANS L’ESPRIT D’UN AUTRE »
Cinéphile devenu producteur aux choix affirmés et radicaux, Anthony Vaccarello présente les premiers films de cette nouvelle aventure. Explications.
SAINT LAURENT PRODUCTIONS
Anthony Vaccarello : Pour moi, c’est une opportunité d’élargir la vision que j’ai pour Saint Laurent au travers d’un média plus intemporel que les vêtements. Vous pouvez encore visionner un film dix ou trente ans plus tard, s’il est bon. D’une certaine manière, créer un film peut avoir plus d’impact qu’une collection saisonnière. C’est pour moi une extension naturelle vers un domaine de création plus général et populaire.
LES RÉALISATEURS
Travailler avec Abel Ferrara, Wong Kar Wai, Jim Jarmusch, Gaspar Noé, Almodóvar, Godard, Cronenberg, Sorrentino etc., c’est une façon pour moi de rendre hommage à la façon dont leur travail m’a construit.
PASOLINI ET ALMODÓVAR
En grandissant, j’ai regardé beaucoup de films, en particulier ceux de Pasolini, avec qui malheureusement je ne pourrai pas collaborer, car il nous a quittés. Ils ont joué un rôle très important dans ma vie. Il y a certains films que je peux regarder encore et encore comme certains chef-d ’œuvres d’Almodóvar. Je remarque toujours un nouveau détail qui m’avait échappé, une façon de cadrer un personnage ou une scène par exemple.
HABILLER LES PERSONNAGES D’UN FILM
Travailler sur les costumes pour ces collaborations est un bon exercice pour moi pour entrer dans l’esprit d’un d’autre, développer un personnage qui ne fait pas partie de moi, que je n’ai pas choisi. Et c’est enrichissant pour moi de pouvoir collaborer avec quelqu’un qui m’intéresse énormément.
LE CHOIX DES RÉALISATEURS
La sélection des réalisateurs sont le reflet des maîtres avec lesquels j’ai grandi, que j’aime et que j’admire. J’ai le sentiment que dans les années 1990, certains réalisateurs ont livré un travail très personnel, des films dont la signature de l’auteur est très reconnaissable. Bien sûr la liste va s’étendre et en inclure d’autres. Mais en général, les réalisateurs choisis jusqu’à maintenant signent des films sombres, parfois controversés, dans le bon sens – je pense que c’est une bonne chose d’être confronté à une forme d’art qui n’est pas plate, qui donne à réfléchir.
VACCARELLO, PRODUCTEUR
J’aime que les réalisateurs soient libres. Pour moi, un film doit être bon, et pour cela le réalisateur doit être capable de livrer sa vision.
LA VISION CRÉATIVE
Pour moi c’est une nouvelle approche. Peut être que ça vanous permettre de toucher une nouvelle clientèle mais ce n’est pas le but. Je pense que si quelqu’un aime Saint Laurent, il aimera les films que je produis, parce qu’ils se rejoignent sur la vision créative et ce en quoi je crois.
COLLABORER AVEC DES GÉNIES
L’avantage principal dans le fait de collaborer avec ces talents est de pouvoir être associés à leur génie. Lorsque Pedro m’a montré le film à Madrid et que j’ai vu mon nom s’afficher à coté du sien, je me suis dit : « Comment est-ce possible que je sois mentionné à côté de quelqu’un que j’admire depuis si longtemps ? ». C’était comme dans un rêve.
STRANGE WAY OF LIFE
J’ai toujours admiré la façon dont Pedro dirigeait les femmes, en mettant en avant leur individualité et leur force. Je pense que dans le film que nous avons fait ensemble, il s’y prend de la même manière avec les hommes – ce sont des personnages masculins qui sont au cœur de cette histoire et Pedro leur donnent l’espace de s’exprimer au travers d’une multitude d’émotions.
INFLUENCES
Les marques se sont toujours associées à la culture, ce n’est pas quelque chose de nouveau. Je vais au théâtre, au cinéma, j’écoute de la musique – toutes ces influences se retrouvent d’une certaine manière dans la mode que je fais pour Saint Laurent. Ces différents domaines m’aident à raconter une histoire. La mode doit résonner avec les gens.
LES VALEURS SAINT LAURENT
Les films doivent permettre de faire passer les valeurs de la marque. C’est juste une nouvelle façon de communiquer sur Saint Laurent. Les films durent, ils restent avec vous et vous pouvez les emmener partout où vous allez.
Photo Gray Sorrenti