Les dealers les plus connectés se sont mis au bitcoin. Explications.
« Quand j’ai acheté mes premiers bitcoins en 2013, l’unité valait moins de 40 €, aujourd’hui c’est monté à plus de 5 000 € ! », nous raconte Jean, dealer multi-supports. « J’ai adhéré très tôt, étant moi-même adepte des nouvelles technologies. Ce qui m’a plu aussi, c’est le côté rebelle, contre les institutions et les banques classiques ». Depuis cinq ans, il tient sa double comptabilité, en € et en Ƀ. « Au départ, j’ai acheté plusieurs devises virtuelles : du Bitcoin bien sûr, mais aussi des Ethereums, des Litecoins et des Ripples. Depuis l’envolée en décembre 2017, j’ai tout échangé pour ne garder que des Bitcoins ». Et pour dépenser son pactole ? « Ça dépend. Pour acheter de l’herbe, je paie une partie en cash et l’autre en Bitcoins. Le dark web permet d’acheter tout et n’importe quoi, la prostitution, des armes… ».
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Il n’est pas le seul trafiquant à s’y intéresser : le Bitcoin est en passe de devenir « la » monnaie d’échange pour l’acquisition de stups’ en quantité importante, ou pour acheter des armes via le darkweb. À tel point que Bruno Le Maire, notre ministre de l’économie, a commandé un rapport pour « empêcher leur utilisation à des fins d’évasion fiscale, de blanchiment ou de financement d’activités criminelles ou de terrorisme ». Avant, les criminels échangeaient des € ou des $ ; en 2018, c’est l’argent virtuel. Plus difficile à dépenser, certes, mais quasiment impossible à tracer. / Julio Remila
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