Le revival du bracelet électronique n’a pas dit son dernier mot. Et si la solution pour se démarquer dans la fashionsphere était de devenir serial-criminal ? Vous pourriez avoir l’opportunité de porter le fameux sésame, car oui, il est (re)devenu un must-have.
Nul besoin de ruser pour décrocher le Graal : il existe quelques techniques. Pour commencer, s’habiller de sa meilleure veste dénichée chez Courrèges et partir en vadrouille pour un vol à l’étalage (sans violence bien sûr). Autre option, braquer une banque en talons (pas aiguilles) Amina Muaddi et afficher son meilleur sourire à la caméra de surveillance. Dernière alternative, opter pour une escroquerie en bande organisée (veillez néanmoins à bien choisir ses partenaires de luxe).
La figure de ce come-back inattendu ? Anna Sorokin, alias Anna Delvey (photo ci-contre), que vous avez sûrement connue dans la série Netflix Inventing Anna en 2022, incarnée avec brio par Julia Garner. Elle raconte l’histoire d’une (fausse) riche héritière allemande qui a arnaqué les plus grandes figures financières de la Big Apple ainsi que des hôtels de luxe du monde entier. Condamnée en 2019 à une peine de quatre ans d’emprisonnement, la criminelle la plus glam’ a purgé sa peine depuis, mais traîne encore une peine d’assignation à domicile pour le dépassement de son visa américain. Vous pouvez la voir se pavaner dans les rues de New York le jeudi matin avec son fameux bracelet électronique (le seul moment où elle peut sortir de sa cage dorée à Manhattan). « L’escroc de Soho » fait attention à coordonner ses looks à chacune de ses apparitions publiques. Pour son shooting avec ES magazine en octobre 2022, elle a pris soin d’accessoiriser son bracelet avec ses initiales en diamants incrustés. Tenues Alexander Wang, manteaux YSL, talons vintage Prada 80’s, ou encore lunettes Celine… c’est Anna Wintour qui guette à la fenêtre.
CATWALK MUST-HAVE ?
Avant Anna, c’est Lindsay Lohan que l’on doit créditer pour avoir été la personnalité initiatrice du mouvement « Libérez le Bracelet ». En 2007, elle s’affiche sans prétention sur les photocalls en maillot de bain rose accompagnée de son meilleur ami à la cheville. Sous surveillance pour alcoolisme, il permettait de mesurer son taux d’alcoolémie par la transpiration (un sacré self-control). D’autres ont suivi le mouv’ comme l’actrice Michelle Rodriguez (Fast and Furious), également aperçue la même année que Lindsay sur le front row de Marc Jacobs arborant fièrement l’accessoire. En 2018, Chris Brown n’a jamais été aussi stylé qu’avec son bracelet électronique full diams’ 100 carats…
La mode étant happée par tout ce qui prend une allure de provoc’, il n’en fallait pas davantage pour que plusieurs créateurs s’inspirent de l’objet pour le détourner en un objet fashion. Et ce dès 2007. Le 4 octobre, présentation du show Chanel Printemps 2008 par Karl Lagerfeld. Les silhouettes colorées s’enchaînent, et petit détail étonne les fashionistas du front row : les minis sacs de cheville. Certains adhèrent, c’est novateur, c’est du jamais-vu, et c’est surtout osé mais d’autres détestent : on ne comprend pas trop l’utilité de ce sac, qui fait penser à un bracelet électronique… Prix de la sentence ? 1750€, l’équivalent d’une amende pour excès de vitesse de plus de 50 km/h. Fun non ? Plus récemment, Gucci a initié le come-back de ce fameux objet de cheville. Septembre 2019 : défilé à Milan sous la direction artistique d’Alessandro Michele, l’accessoire de cheville en cuir pour y mettre des rouges à lèvres du look 33 ressemble à s’y tromper au bracelet pénitencier…
Vous l’aurez compris, le bracelet électronique se réinventera encore et encore. En 2024, on compte sur Tory Lanez pour nous faire un tuto mode.
Par Sarah Sellami