1/ PROSTHETIC BOOMBOX – COLA BOYY
Avouons-le d’emblée : 2021 ne restera pas comme un grand cru. Certains nous annonçaient une sortie de pandémie psychédélique et avant-gardiste, avec des tentatives tous azimuts. À l’arrivée : rien de flamboyant. Heureusement que l’ovni Cola Boyy a su apporter un peu d’originalité à la grisaille ambiante. À l’heure où marginalité rime presque toujours avec marketing, lui est vraiment différent, irréductible à une mode ou une minorité. Avec sa jambe en moins, le crooner handicapé va plus loin que les autres. Son album, c’est un Grandmaster Flash latino qui se piquerait de pop psychédélique d’hier et de demain (un des deux membres de MGMT a collaboré au disque). Les derniers seront les premiers.
(Record Makers)
2/ CHANGEPHOBIA – ROSTAM
C’est une sorte de Chet Baker produit par Brian Eno, un Chris Martin qui arrêterait la gonflette et chanterait dans un cabaret avec Arthur Russell. Pour âmes sensibles.
(Matsor Projects)
3/ SECOND LINE – DAWN RICHARD
La chanteuse de la Nouvelle-Orléans essaie d’inventer l’électro-soul du futur. Pas aussi grandiose que les albums de Janelle Monáe, mais quand même très au-dessus du lot.
(Merge)
4/ MEMENTO MORI – MUSTANG
Le meilleur parolier de France a encore frappé : quand le talent de Jean Felzine sera-t-il enfin reconnu ? Dans un monde normal, Mustang devrait remplir le Parc des Princes.
(Prestige Mondial)
5/ ESCAPADES – GASPARD AUGÉ
Chez les dandies, il faudrait citer Donald Pierre, Moodoïd et Burgalat. Mention spéciale à Gaspard de Justice pour cet album solo entre illustration sonore et BO imaginaire.
(Ed Banger)
6/ DONDA – KANYE WEST
On peut rire de sa bipolarité, mais Kanye West reste bien moins tarte que 99 % de ses confrères rappeurs. De cet album trop touffu on peut dégager une excellente moitié.
(Def Jam)
7/ FRANCE FORÊTS – PHARAON DE WINTER
Rayon esthètes pop, saluons Ryley Walker, Parcels et Maxwell Farrington & Le SuperHomard. Encore meilleur : Pharaon de Winter et cet album concept sur… les faits divers.
(Vietnam)
8/ THE ABSURDITY OF HUMAN EXISTENCE – DANZ CM
On lui voue une véritable passion depuis ses débuts, il y a dix ans. Toujours aussi déphasée, ailleurs et higher, l’autodidacte Danz CM reste la reine du spleen synthétique.
(Channel 9)
9/ ACOUSTIC HYMNS VOL. 1 – RICHARD ASHCROFT
Visiblement dépressif et fatigué, Ashcroft reprend les standards de ses années The Verve. On n’en attendait rien, et c’est l’un des disques les plus émouvants de l’année.
(BMG)
10/ BRÛLER LE FEU – JULIETTE ARMANET
Dans le genre musique d’ameublement, elle est très supérieure à L’Impératrice. Sera définitivement grande quand elle assumera son côté schnock et lâchera son public bobo.
(Romance Musique)
-1/ À TOUS LES BÂTARDS – EDDY DE PRETTO
Qui se souvient encore de cet épiphénomène de 2017 ? La gauche abandonne vite ses icônes d’un jour…
(Initial)
Par Louis-Henri de La Rochefoucauld