Tous les jeudis soir sur le toit de la Grande Arche, notre collaborateur Olivier Malnuit et créateur du magazine Grand Seigneur, déguste les meilleurs vins de Provence avec une vue imprenable sur les embouteillages. Un grand moment d’émotion…
Il faut au moins avoir connu les très mauvais pichets de rosés des 90’s dans le quartier Bastille (Paris 11ème) pour comprendre à quel point les Côtes de Provence de la Commanderie Peyrassol peuvent sauver la capitale ! A l’époque, nous étions quelques-uns (dont l’ami Benoit Sabatier, l’auteur de Nous sommes jeunes, nous sommes fiers, Fayard ) – perruques oranges sur la tête et La Paz au bec – à partager en fin de journée ce que nous appelions « l’Apéro-Pitch ». L’Apéro quoi ? Imaginez un peu la version bistrot du Concours d’éloquence du Barreau de Paris… Mais remporté par des journalistes si imbibés d’eux-mêmes qu’ils se beuglaient à l’oreille des idées (de sujets, d’angles, de titres) dont ne subsistait le lendemain que des bribes de phrases à la Guy Debord tendance cacahuète. Mais avec malgré tout, quelque part, tout au fond de la bouteille, l’impression tenace d’avoir réinventé la presse si seulement on n’avait pas si mal à la tête…
« Des assemblages dignes de The Alchemist en pleine montée de sève à l’ombre des Oliviers… »
Dans les restos asiatiques de la rue de Lappe et de la rue de la Roquette (Le Palais de Siam, Le Barbecue de Séoul) qui servaient du vieux Tavel d’occasion façon orange givrée, la formule faisait même un carton ! A force d’enquiller les Pelures d’Oignons de contrebande comme des bombecs à la menthe, les serveurs du Falstaff, la pizzeria la plus shakespearienne de la place – même si clairement personne n’y avait lu Hamlet – nous appelait « les pompistes » tant le rosé maison avait la réputation de coller au palais comme du fioul à la chaudière. Et le plus incroyable, c’est que c’était littéralement hors de prix ! Bon, tout le monde s’en foutait puisqu’on payait en tickets-restos. Mais quand même, quelle période ! C’était une fin de siècle où personne ne s’intéressait aux vins et à la cuisine. On cultivait l’entre-soi du tord-boyaux et le mauvais goût à l’apéro. Plus c’était sulfité, sucré, cher et secoué, plus les jajas nous plaisaient !
« On croirait une tarte Linz en gouttelettes de rosée sur le bord de la piscine. »
Heureusement, aujourd’hui tout a changé (ou presque). Je ne dis pas ça parce que le nouveau numéro de Grand Seigneur, le magazine du plaisir à table, le hors-série de Technikart à lire la bouche pleine et les pieds dans la crème glacée, sort dans quelques jours avec un dossier vins de baignade de 12 pages (La Grande Before des Vacances, Nos meilleurs cuvées pour préparer l’été) ! Mais parce que nos amis de la Commanderie Peyrassol (Alban Cacaret, Sophie Theuriau, l’excellent Aurélien Mullard, également Dj), probablement l’un des plus anciens domaines viticoles du Sud de la France, en tous cas le seul à produire des vins sans interruption depuis 800 ans – les premiers vignerons du cru y étaient Chevaliers de l’Ordre des Templiers – font déguster tous les jeudis soirs leurs roucoulant flacons (Château Peyrassol, Clos Peyrassol, #Lou by Peyrassol) à 110 mètres d’altitude sur le toit de la Grande Arche de la Défense aux soirées Nova Mix X Peyrassol avec une vue plutôt dégagée sur la situation. Comment vous dire ? Siroter (avec modération) le meilleur des cépages provençaux (Cinsault, Grenache, le Rolle, le Sémillon et l’Ugni blanc pour la Cuvée de la Commanderie en Blanc) – des assemblages dignes de The Alchemist en pleine montée de sève à l’ombre des Oliviers – avec dans la main gauche un faux-filet extra-large de la Maison Polmard et dans la droite des asperges œuf mollet (la City, le restaurant du « Rooftop ») de la taille d’un Cohiba mouillé, cela vous pose un destin ! Disons qu’on ne voit pas tout à fait les choses de la même façon. Surtout avec, en guise de vis-à-vis, un panorama d’alpiniste à 360 degrés et toute la ville embouteillée à vos pieds…
« Au nez ? Une tarte amandine en Chanel N°5. Que dis-je ? Un patin furtif avec Angèle ! »
A noter que dans ces breuvages de magiciens occitans, mixés dans le plus grand secret du Massif des Maures, une jeune quille fait toute la différence. Mais – à n’en point douter ! – une cuvée qui restera dans l’histoire des premiers vins « instagramisés » : #Lou by Peyrassol du nom de la fille de Philippe Austruy (c’est elle qui a dessiné l’étiquette), le Meyer Guggenheim des hôpitaux privés et l’heureux propriétaire de la Commanderie Peyrassol à Flassans-sur-Issole (Var). Ici, les amis, devant vous et sans cachotteries, je fais mon coming-out de grand sportif des troquets : j’ai adoré ! Ce vin de fleur a fleur est grand et léger comme un quatrain d’Omar Khayyam (le célèbre poète persan du pinard du 12ème siècle) trempé dans la gelée de groseilles. On croirait une tarte Linz en gouttelettes de rosée sur le bord de la piscine. Au nez ? Une tarte amandine en Chanel N°5. Que dis-je ? Un patin furtif avec Angèle ! Si désormais les vignerons de Provence sont aussi Dj’s et parfumeurs, je crois qu’on peut reprendre une bouteille ! Féroces croisés de l’Anatolie et de la région PACA, où étiez-vous donc toutes ces années ?
Nova Mix X Peyrassol, tous les Jeudi soirs au 35ème étage de la Grande Arche de la Défense. 7 Euros pour l’accès aux Afterworks. Réserver pour les prochains Afterworks Nova Mix X Peyrassol en cliquant ici.
#Lou by Peyrassol, 9,70E chez les bons cavistes
Plus d’infos sur les vins Peyrassol dans notre article Sous les rosés, la plage ! dans le nouveau numéro de Technikart.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération !
Olivier Malnuit (avec Pauline Mardelle) / Photo : Mathieu Boudin et Wlad Smith